La CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie) a rendu publique, le 26 février, une liste de quelque 200 médicaments qu'elle envisage de ne plus rembourser qu'au taux de 15 %. Prétendre, comme cela s'est fait au moment d'autres vagues de déremboursements, qu'il s'agirait de « médicaments de confort » serait cette fois-ci un mensonge encore plus flagrant que d'habitude. On trouve en effet sur cette liste des produits majeurs, dont beaucoup sont absolument indispensables pour le traitement de certains malades. Certains de ces médicaments ne peuvent être délivrés que sur prescription médicale et étaient jusque-là remboursés à 35 %. Le seul point commun de tous ces produits, c'est d'avoir déjà quelques années d'existence et que ce n'est pas sur eux que les grands laboratoires pharmaceutiques comptent pour engranger le maximum de profits. Car, pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, il n'est évidemment pas question pour le gouvernement - qui est bien évidemment à l'origine de ce projet - de prendre sur les profits de ces laboratoires : les dividendes des actionnaires passent pour lui avant le droit d'être soigné correctement pour les classes populaires.
D'ailleurs, si déficit de la Sécurité sociale il y a, ce n'est pas parce que les assurés se soignent trop. C'est à cause de la diminution des rentrées, due aux cadeaux faits au patronat sous forme de diminution de cotisations sociales, que l'État ne compense que partiellement ; c'est à cause du chômage, qui flambe parce que les patrons suppriment des emplois à tour de bras, avec la bénédiction du gouvernement ; c'est à cause d'une politique de bas salaires, menée ensemble par le gouvernement et par le patronat. Et ce déficit, qu'on nous dit « abyssal », ne représente qu'une broutille à côté des centaines de milliards distribués aux banques et au grand patronat... avec lesquels ils continuent de spéculer.