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Dans les entreprises
La Poste société anonyme sous la pression de la finance
Le 1er mars, La Poste, établissement public, est devenue société anonyme, et le gouvernement jure ses grands dieux que le changement ne portera pas atteinte au service public, du moins à ce qu'il en reste. Le président de La Poste, J.C. Bailly, minimise les choses alors qu'il est le maître d'oeuvre de cette transformation, déclarant que, selon lui, « l'essentiel des postiers est beaucoup moins préoccupé par ce changement de statut que par les enjeux et l'avenir de La Poste et du courrier face à l'avènement de la société numérique ».
On peut douter que Bailly soit le mieux placé pour exprimer les préoccupations des travailleurs qui subissent la baisse de pouvoir d'achat, une précarité croissante et les « réorganisations » incessantes entreprises par la direction de La Poste dans le but de supprimer des effectifs. Le tout vise à accroître la rentabilité financière dans l'intérêt des futurs actionnaires et la transformation en société anonyme ne peut qu'accentuer cette pression de la finance.
Quant à « l'avenir du courrier » et à son recul par rapport au message électronique, il n'y a aucune raison que les travailleurs en fassent les frais. Si la charge de travail baisse, cela devrait au contraire permettre aux postiers de ne pas se casser le dos comme cela a été le cas ces dernières années.
Bailly reconnaît qu'un départ en retraite sur deux n'est pas remplacé, et la proportion est en réalité moindre. Selon le syndicat SUD, 12 000 postiers n'ont pas été remplacés en 2009, ce qui laisse autant de chômeurs sur le carreau. Mais il faudrait au contraire partager le travail entre tous et que La Poste embauche de façon non précaire, ne serait-ce que pour remplacer tous les départs en retraite.