Avec une baisse de leurs revenus, de plus en plus d'agriculteurs sur la paille03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Avec une baisse de leurs revenus, de plus en plus d'agriculteurs sur la paille

Alors que se tient à Paris le Salon de l'agriculture, les données publiées par l'Insee montrent que les revenus moyens des exploitants agricoles ont chuté de 34 % en 2009, après une baisse de 20 % en 2008. Le revenu annuel moyen des agriculteurs pour 2009 se situerait à 14 500 euros.

Étant donné qu'il s'agit d'une moyenne, cela veut dire que nombre d'agriculteurs n'arrivent plus à vivre de leur production, qui ne leur rapporte que quelques centaines d'euros par mois, même si les gros exploitants s'en sortent d'autant mieux que les aides provenant de l'État ou de l'Union européenne sont proportionnelles à la surface cultivée ou au nombre de têtes de bétail.

Avec un revenu en baisse de 54 % par rapport à 2008, les éleveurs laitiers ont été les plus touchés, suivis par les arboriculteurs et les céréaliers. Pour les deux dernières catégories, la cause en serait des récoltes « trop » abondantes dues à des conditions climatiques favorables, ce qui aurait amené une baisse des prix. Mais celle-ci n'a profité qu'aux trusts de l'agroalimentaire ou de la grande distribution car, à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs n'ont guère vu baisser le prix des fruits, et pas du tout celui du pain ! Les producteurs laitiers, eux, sont étranglés par des groupes capitalistes comme Lactalis, Entremont ou Danone, qui fixent le prix auquel ils achètent le litre de lait ainsi que celui auquel ils le revendent aux consommateurs. Selon un membre d'une association de producteurs indépendants, « le lait rentre à 27 centimes d'euro à la laiterie et il ressort à un euro ».

Avec une telle baisse de leurs revenus, il n'est pas surprenant que de plus en plus d'agriculteurs, exploitants et salariés, demandent à bénéficier du RSA. En 2009, selon la Mutualité sociale agricole, 40 271 dossiers ont été déposés, dont plus de 16 000 par des exploitants non salariés, et 75 000 pourraient potentiellement en bénéficier, ce qui fait environ un agriculteur sur sept.

Dans l'agriculture comme dans les autres secteurs de l'économie, ce sont les grands groupes capitalistes qui font la loi et réduisent à la pauvreté un nombre toujours croissant de gens qui ne peuvent plus vivre de leur travail.

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