ArvinMeritor - Saint-Priest (Rhône) : La direction recule sur les salaires03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArvinMeritor - Saint-Priest (Rhône) : La direction recule sur les salaires

Depuis que l'usine Ponts-Essieux de Renault Trucks (groupe Volvo) a été rachetée par ArvinMeritor en 2004, il n'y a eu ni primes ni intéressement, et les seules augmentations acquises (30 euros mensuels et une prime de 500 euros) l'ont été suite à une grève de trois jours en 2008. En 2009, sous prétexte de crise, il y a eu 0 % d'augmentation.

Et cette même année, il y a eu jusqu'à 90 jours de chômage pour ceux qui en ont subi le plus, avec une perte de salaire pour l'année de bien plus de 500 euros pour la plupart. De plus, les travailleurs de nuit ou de week-end, ayant dû passer en 2x8, vont voir la fin de leur garantie de ressources arriver en février.

Aussi, à l'annonce par la direction d'une augmentation de 0,6 % pour l'année, les travailleurs des lignes de montage ont protesté en entamant une grève du zèle de baisse de la production. L'intersyndicale, quant à elle, revendiquait 5 % d'augmentation avec un talon de 80 euros, plus une prime de 1 500 euros.

Ce mouvement de protestation a vite été populaire et s'est étendu dès le deuxième jour aux deux équipes et aux ateliers d'usinage. L'usine était donc au ralenti, les ouvriers prenant l'initiative de s'occuper en peignant les sols, les racks, les machines, et d'autres faisant le nettoyage.

La direction a vite pris la mesure du mécontentement en avançant la date de la deuxième réunion salaires du 25 au 22 février. Ce jour-là, lundi, elle est montée à 1 % et 200 euros de prime, puis 400 euros après discussion. Au rassemblement qui s'en est suivi, des militants ont posé le problème de se mettre vraiment en grève pour obtenir plus. Mais la majorité des ouvriers présents préféraient continuer de baisser les cadences pour ne pas perdre d'argent.

Le lendemain, c'est le responsable Europe, M. Mortali, qui est venu à l'usine. Mais pendant qu'il négociait avec les syndicats, des militants organisaient une tournante dans les ateliers, et bientôt 120 personnes envahirent la salle de négociations. Ce fut le moment fort du mouvement, où les ouvriers purent dire à M. Mortali ce qu'ils avaient sur le coeur.

La direction répondit par des menaces, disant que, si le travail ne reprenait pas, cela mettrait en péril l'usine et son rachat prévu par Volvo en 2012, menaces qui étaient déjà agitées par les chefs sur les lignes depuis la veille. Et elle dit aussi que, si le travail reprenait normalement, elle mettrait quelque chose sur la table le lendemain. Si bien que le travail reprit mercredi, pour voir.

Finalement, la direction lâcha 1,2 % rétroactif en février, avec un talon de 27,50 euros, plus 0,5 % en octobre, et 400 euros de prime en mars. À l'assemblée générale qui suivit, la majorité des présents se montrèrent satisfaits, même si c'est insuffisant. Ceux qui ont participé au mouvement considèrent comme une petite victoire d'avoir su résister à la pression des chefs. Et aussi d'avoir obligé la direction à lâcher plus qu'elle ne l'avait prévu.

Partager