PSA - Mulhouse : Personnel moins nombreux... et production en hausse03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA - Mulhouse : Personnel moins nombreux... et production en hausse

À l'usine PSA de Mulhouse qui produit les modèles Citroën C4, Peugeot 206+ et 308, les effectifs baissent de façon ininterrompue. Ainsi en juin 2008, quelques mois avant le début de la crise économique et de la mise au chômage partiel d'une partie des travailleurs de l'entreprise, nous étions 10 464 salariés, intérimaires compris, pour fabriquer chaque jour 1 304 véhicules.

Vingt mois plus tard, la production quotidienne a augmenté de 4,8 % pour s'établir à 1 371 voitures. Mais pour les produire nous ne sommes plus que 9 528 salariés, soit une baisse de 9 %. Pour l'effectif ouvrier, cette baisse atteint même 10 %.

Pour produire ainsi plus de voitures avec moins de salariés, pour supprimer l'équivalent de plus de deux postes par jour travaillé sur cette période, la direction y met les moyens : secteur par secteur, et notamment en fabrication, elle augmente les charges de travail de chacun, elle rogne sur chaque temps mort pour tirer des gains de productivité de notre travail. C'est ainsi que, sur la ligne de montage où sont fabriquées les 206+ et les 308, la production par équipe atteint presque les 400 véhicules. Même avant le passage aux 35 heures, c'est-à-dire avec un temps de travail un peu plus important, et surtout en étant beaucoup plus nombreux sur les chaînes, nous ne produisions pas autant de voitures ! Et les dirigeants de PSA ne cachent pas leur volonté d'augmenter encore la productivité de toutes les usines dans les prochaines années.

Alors, quand leurs représentants au Medef ou au gouvernement expliquent qu'on ne pourra pas financer les retraites à l'avenir et qu'il faudrait que les travailleurs acceptent de nouveaux reculs, il y a de quoi se mettre en colère.

La famille Peugeot a accumulé des milliards de profits ces dernières années : 8,6 milliards depuis 1999. Ils proviennent de l'exploitation croissante de dizaines de milliers de travailleurs. Et c'est là qu'il faudra piocher pour payer des retraites correctes à tous, et pour financer les emplois de ceux qui les remplaceront.

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