Raffinerie - Feyzin (Rhône) : Une reprise au goût amer03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Raffinerie - Feyzin (Rhône) : Une reprise au goût amer

Les travailleurs de la raffinerie Total de Feyzin s'étaient mis en grève le 17 février, en solidarité avec ceux de la raffinerie des Flandres, décidant la grève illimitée et cessant la production. Lundi 22, ils avaient même mis en route les procédures d'arrêt total de la raffinerie, qui s'est donc retrouvée complètement arrêtée mercredi 24 février au matin.

Mais c'est ce jour-là, alors que la grève se durcissait et tenait bon, qu'est arrivée la consigne des dirigeants syndicaux nationaux de Total de la suspendre. À l'assemblée générale de 13 h 30, la nouvelle était déjà connue par les médias et les 300 grévistes présents voulaient comprendre.

En fait, beaucoup n'ont guère été convaincus par les arguments syndicaux prétendant que tout avait été obtenu. Un certain nombre de grévistes se sont exprimés pour dire leur mécontentement, dire qu'ils étaient partis pour aller jusqu'au 8 mars, jour de la réunion du Comité central d'entreprise, que les dirigeants syndicaux disent une chose un jour et autre chose le lendemain, que l'objectif de faire redémarrer les Flandres n'était pas atteint, que Total avait mis un genou à terre et qu'en continuant il était possible de lui faire mettre les deux, et qu'ils étaient sceptiques quant à la possibilité de redémarrer le mouvement après le 8 mars.

Tous ceux qui ont ainsi exprimé leur sentiment de ne pas être allés jusqu'au bout des possibilités de la grève ont été applaudis. Mais les travailleurs ne se sentaient pas de poursuivre la grève sans le soutien des directions syndicales nationales, et éventuellement seuls (à part les Flandres), puisqu'ils ont appris à l'assemblée générale que la raffinerie de la Mède, dans les Bouches-du-Rhône, avait déjà décidé de reprendre le travail.

Ils ont donc voté la suspension de la grève à 95 %. Mais beaucoup l'ont fait avec amertume et un grand sentiment d'inachevé.

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