Dorénavant, les salariés possesseurs de tickets restaurant ne pourront plus s'en servir pour régler leurs courses au supermarché, comme cela était toléré jusqu'à présent.

En effet les responsables de la grande distribution se sont engagés, avec la Commission nationale des titres restaurant, à n'accepter ces titres de paiement que pour « les préparations alimentaires immédiatement consommables et permettant une alimentation variée ».

Qui a intérêt à une telle restriction ? Certainement pas les grandes surfaces, qui ne perdent rien à accepter d'être réglées ainsi, quelle que soit la nature des achats. Les fournisseurs de tickets non plus, puisqu'ils sont payés par les employeurs. Restent les restaurateurs, qui ont dénoncé la concurrence déloyale que leur feraient les commerces acceptant les tickets restaurant en paiement ! Les mêmes qui viennent de bénéficier d'une baisse de la TVA à 5,5 %, bien mal répercutée sur leurs prix, en remettent donc une couche avec cette exigence, et le pire est qu'ils ont obtenu gain de cause.

Les salariés qui paient partiellement ou totalement leurs courses de la semaine ou du mois à l'aide de ces tickets ne faisaient que constater que ceux-ci constituent un complément de salaire indispensable. Les restaurateurs préfèrent en faire des clients captifs, qui ne pourront pas dépenser ce complément ailleurs que chez eux...