Marchés financiers : Nul devoir ne s'impose aux riches03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marchés financiers : Nul devoir ne s'impose aux riches

Contrairement à ce que les mouvements erratiques des Bourses et les folies spéculatives pourraient laisser croire, il y a bien, dans chaque pays, un organisme public qui réglemente les marchés financiers. En France, il s'agit de l'Autorité des marchés financiers dont le président, Jouyet, explique avec candeur dans le Figaro du 1er mars que cette « autorité » ne peut rien faire et n'a en fait aucune « autorité ».

En effet, dit-il, « les régulateurs ont très peu de moyens d'intervenir sur des marchés qui ne sont pas organisés », comme ceux des produits dérivés. Et Jouyet d'ajouter : « Nous sommes manifestement confrontés à une concentration entre une poignée d'acteurs. (...) S'il s'agissait d'industriels, on parlerait d'un cartel, qui serait vigoureusement sanctionné. Mais s'agissant de finance, c'est le néant total ! »

La « poignée d'acteurs » en question est parfaitement connue puisqu'il s'agit des grandes banques internationales, celles dont les pratiques ont conduit à la crise de septembre 2008, avant qu'elles soient renflouées par des milliers de milliards d'euros ou de dollars pris dans les deniers publics, et avant qu'elles recommencent aussitôt à spéculer et à engranger des bénéfices records. Ces banques auxquelles Jouyet ne veut en aucun cas toucher puisque, comme « serviteur de l'État », il est à leur service.

Plus même, le président de l'Autorité sans pouvoir conclut son entretien en affirmant que « condamner les méthodes (des financiers) ne doit pas conduire à ignorer le message. Le marché souhaite plus de sincérité et de rigueur dans l'établissement des comptes budgétaires. » Le message du soi-disant « marché » est donc qu'il souhaite faire payer ses dépenses et ses profits aux populations, par l'intermédiaire de la réduction des budgets publics. Gageons que, pour satisfaire cette demande des capitalistes, les États sauront faire preuve de toute l'autorité nécessaire.

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