Siemens VAI MT - Saint-Chamond (Loire) : Les travailleurs se fâchent03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Siemens VAI MT - Saint-Chamond (Loire) : Les travailleurs se fâchent

Mercredi 24 février, à 3 heures du matin, 150 salariés de Siemens VAI MT se sont retrouvés sur le parking du site de Saint-Chamond pour un mouvement de protestation contre le plan de restructuration. En effet Siemens envisage la fermeture du site de Saint-Chamond, la suppression de 40 % de son effectif, soit 274 postes sur les deux sites, le transfert d'une partie des activités vers l'Autriche, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Chine.

Ce jour-là, les employés de l'ex-Clecim se répartissent donc dans trois autocars, tandis que dans les soutes s'entassent pancartes, affiches et divers matériels nécessaires. Ils arrivent à 11 heures devant le siège de Siemens SAS, à Saint-Denis, où ils sont accueillis par des délégués CGT et CFE-CGC du site.

Très rapidement, des pneus et des palettes flambent sur la chaussée, dégageant une épaisse fumée noire que le vent rabat sur la façade de béton et de verre du grand bâtiment de Siemens. Le directeur général adjoint pointe son nez et tente de prendre la parole et se fait huer. « Paroles, paroles... », lui chantent les manifestants. Certains rentrent dans le bâtiment dans le sillage des délégués. Le hall et des bureaux sont décorés d'affiches et de photos de précédentes manifestations. Même le buste de l'ancêtre Werner von Siemens y a droit. D'autres s'occupent de la façade pour l'égayer en y collant des photos noir et blanc grand format. Des discussions s'engagent avec des salariés de Siemens SAS, qui comprennent d'autant plus que certains travaillent dans des unités menacées de restructuration et d'externalisation à court terme.

Après un compte rendu des délégués ressortis de l'entrevue avec le directeur général adjoint, spécialiste du baratin qui n'a rien dit de bien nouveau, les trois autocars se dirigent vers le centre de Paris. La manifestation, commencée sur l'esplanade du Trocadéro, se poursuit sur les marches puis sous la tour Eiffel, ponctuée de slogans « Siemens tue nos emplois ! », puis vers le Champ de Mars, avant de rencontrer un cordon de gendarmes. Une escorte de motards et de voitures de police ouvre ensuite la route à travers les embouteillages pour conduire les trois cars hors de Paris, afin d'être sûrs que les manifestants rentrent bien dans la Loire. Tous les participants sont fatigués mais très contents du déplacement, de l'intervention au siège de Siemens et de la manifestation « spontanée » au Trocadéro et sous la tour Eiffel.

Après cela, lundi 1er mars à Saint-Chamond, jour du Comité central d'entreprise, le directeur général était aux abonnés absents et déléguait deux sous-fifres sans réels pouvoirs pour le remplacer. C'en était trop ! La grève et l'occupation du bâtiment étaient déclarées dès le matin. À 16 heures, les salariés se fâchaient vraiment et décidaient de « retenir » le directeur financier et la DRH qui pouvaient, de la salle, voir le brasier de pneus qui barrait la rue et les feux de bengale, et entendre les cris, les cornes de brune et les roulements de tambour qui ont égayé leur soirée et leur nuit.

Parallèlement, les travailleurs de l'autre site Siemens, à Savigneux, décidaient le blocage d'un convoi exceptionnel de deux grosses presses Michelin qui devaient rejoindre les États-Unis.

La lutte contre la restructuration et les licenciements continue donc avec détermination.

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