Raffinerie des Flandres - Dunkerque : Pour la garantie de l'emploi et des salaires, la grève continue !03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Raffinerie des Flandres - Dunkerque : Pour la garantie de l'emploi et des salaires, la grève continue !

Les travailleurs de la raffinerie des Flandres Total de Dunkerque ont voté la grève jusqu'au 8 mars, date à laquelle doit se réunir le Comité central d'entreprise (CCE). Ils sont toujours nombreux aux assemblées de grévistes. Bien sûr, beaucoup d'entre eux ont pris comme un coup de massue le 23 février l'appel par la CGT, après la CFDT, à suspendre le mouvement de grève des cinq autres raffineries Total commencé le 17 février.

Celui-ci, qui bloquait toute une partie de la production française de carburant et inquiétait fortement les patrons et le gouvernement, semblait pouvoir s'étendre aux raffineries d'Exxon-Mobil et peut-être à l'ensemble du secteur pétrolier du pays.

Cela tendait déjà à montrer la force qu'a la classe ouvrière, quand les travailleurs s'engagent dans des luttes qui tendent à se généraliser, surtout dans un secteur déterminant du fonctionnement de l'économie. Si le pays s'arrêtait faute de carburant dans les stations-service, les profits capitalistes pouvaient être menacés. Et surtout cela pouvait aussi servir d'exemple à d'autres travailleurs dans d'autres secteurs.

Le coup d'arrêt donné au mouvement par les directions syndicales n'en a été que plus durement ressenti. D'autant plus que la proposition de reprendre le travail a été lancée par la CGT avant même le vote des grévistes... Quant à la principale justification invoquée pour appeler à reprendre le travail - la pérennité pour cinq ans des raffineries autres que Dunkerque - elle apparaît pour le moins légère. L'objectif premier de la grève était l'avenir de Dunkerque et n'a pas été atteint. Et aussi qui peut faire confiance à l'engagement des dirigeants de Total ? Le coordinateur central de la CGT de Total lui-même déclarait lors de la manifestation du 1er février que « Total est le champion des promesses non tenues » !

Alors, si les dirigeants de Total se sentent en situation de force, ils pourront invoquer n'importe quel prétexte pour revenir sur leur parole et tenter de fermer une ou plusieurs autres raffineries, s'ils pensent que cela augmentera les profits des actionnaires.

Tout le monde attend maintenant le CCE du lundi 8 mars à Paris, au cours duquel la direction doit annoncer son plan pour l'avenir des salariés de la raffinerie des Flandres. Une manifestation groupant des travailleurs de toutes les raffineries Total du pays est prévue.

Pour les grévistes de Dunkerque, il n'y a qu'un projet acceptable : la réalisation du grand arrêt initialement prévu en mars pour mettre les installations à niveau, et le redémarrage de la raffinerie.

Total y perdrait de l'argent ? Mais cette année il s'apprête à verser aux actionnaires le même dividende que l'an passé, alors qu'il a fait des profits de 8 milliards, contre 14 en 2008. Il garantit donc les revenus des actionnaires malgré la baisse de ses profits. Alors pourquoi ne répartirait-il pas le travail entre les différents sites, en garantissant leur emploi et leurs salaires aux travailleurs de Total Dunkerque et aux sous-traitants ?

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