Hutchinson - Châlette-sur-Loing (Loiret) : La menace de la grève fait reculer la direction03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson - Châlette-sur-Loing (Loiret) : La menace de la grève fait reculer la direction

Cette année, la direction d'Hutchinson a annoncé comme prime d'intéressement zéro euro. L'année dernière elle avait proposé 20 euros, mais après deux jours de grève nous avions obtenu 428 euros. Il faut dire que Total, le groupe auquel appartient Hutchinson, venait d'annoncer la veille ses 13 milliards d'euros de bénéfice pour 2008.

Pour 2009, celui-ci s'est chiffré à « seulement » 8 milliards. Et la direction d'Hutchinson se plaint d'être en déficit de 20,5 millions d'euros. Que c'est dur d'être actionnaire du premier groupe français !

Mardi 23 février, les assemblées générales ont regroupé 175 personnes le matin, puis 150 l'après-midi. Nous en avons profité pour aller voir le directeur de l'usine, qui acceptait de rencontrer les organisations syndicales. Le lendemain, nous étions encore 200 sur la journée réunis pour attendre la réponse de la direction. Celle-ci, après avoir lâché 120 euros, puis 160, puis 180, finissait par lâcher 200 euros le jeudi soir. Dans le même temps les primes d'équipe et de nuit ainsi que la prime dite « d'entringlage » étaient aussi augmentées. Les syndicats proposaient de se retrouver le lundi suivant pour décider de la suite du mouvement.

Entre chaque réunion, tous les ateliers ont eu droit à la visite des grands pontes de l'usine, qui se sont évertués à nous expliquer dans quelles difficultés se débat l'entreprise. Mais s'il annonce 20 millions d'euros de perte, Hutchinson a en 2008 versé 120 millions d'euros à Total rien qu'au titre des dividendes pour les actionnaires. Autant dire que le baratin de la direction n'a convaincu personne. En revanche il est clair qu'elle craint notre mobilisation.

Lors des assemblées générales, une partie des travailleurs ont exprimé qu'ils étaient prêts à aller plus loin et à se mettre en grève vraiment. Il va falloir que cette volonté devienne contagieuse, afin d'imposer à la direction de prendre sur les bénéfices insolents du groupe.

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