SNCF : Les travailleurs des TER dans la ligne de mire03/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2170.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Les travailleurs des TER dans la ligne de mire

La SNCF s'apprête à revoir à la baisse les conditions de travail des 25 000 cheminots des transports régionaux, les TER. Les directives européennes sur l'ouverture à la concurrence de l'ensemble du réseau ferroviaire fournissent, de nouveau, le prétexte à ce projet.

À partir du moment où d'autres entreprises ferroviaires que la SNCF feront circuler des trains de voyageurs sur l'ensemble du réseau, et en particulier sur les réseaux régionaux, le problème des conditions de travail de l'ensemble des travailleurs concernés se pose. Les entreprises privées, comme Veolia, qui projettent de devenir concurrents de la SNCF sur le rail n'ont, bien sûr, aucune intention d'accorder à leurs employés les mêmes conditions que celles, héritées des luttes passées, dont bénéficient encore les cheminots : par exemple, le nombre de jours de congés annuels, les limites posées (même si elles sont souvent théoriques) à l'amplitude des journées de travail, la formation, les primes, etc., le tout inscrit dans une réglementation du travail particulière à la SNCF. Cette dernière voit donc là la bonne occasion d'aligner par le bas les conditions de travail de tous, et donc de raboter celles des cheminots.

Cela pourrait se traduire par la négociation d'une convention collective s'appliquant à toutes les entreprises, publiques et privées, du rail, qui remplacerait pour tous, donc y compris pour les cheminots, la réglementation actuelle du travail à la SNCF. L'objectif pour cette dernière serait, selon un de ses dirigeants, « un service public de qualité pour un coût raisonnable » en saisissant - encore et toujours - l'opportunité pour faire des économies sur les matériels, leur entretien et le personnel. Plusieurs milliers de postes de cheminots doivent encore être supprimés cette année.

Un autre sujet d'inquiétude pour les cheminots est la perspective d'être vendus avec la ligne qu'exploiterait une entreprise privée. Guillaume Pepy, président de la SNCF, l'a d'ailleurs expliqué : « Si la SNCF venait à perdre une ligne, nous défendons l'idée que les cheminots doivent être attachés à leurs lignes ou activités et qu'ils doivent continuer de travailler pour le nouvel opérateur. »

Aucun travailleur, aucun voyageur n'a intérêt à ce que se réalise cette perspective de privatisation des TER. Déjà, les conditions de travail comme de voyage n'arrêtent pas de se dégrader à la SNCF. On imagine ce que seraient des trains privés obéissant en priorité à la seule loi du profit maximum...

Alors, pas touche aux conditions de travail ! Non à la privatisation rampante du réseau ferroviaire !

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