Trois à quatre cents enseignants - en majorité des professeurs des écoles primaires - se sont réunis en assemblée générale puis ont manifesté à Amiens le vendredi 26 février. Ils protestaient contre les 52 fermetures de classes programmées pour la rentrée prochaine dans les écoles et contre les suppressions de postes dans les collèges et lycées.

L'inspection académique avait provoqué le tollé en annonçant que désormais les classes de maternelles comptant moins de 28 élèves seraient fermées et que les enfants de moins de trois ans seraient systématiquement refusés. Les fermetures de classes dans les quartiers populaires d'Amiens et de sa banlieue - où le nombre des enfants est en augmentation - les suppressions de moyens dans les zones d'éducation prioritaire, de postes de Rased (enseignants aidant les jeunes les plus en difficulté), tout cela avait conduit de nombreux enseignants à amplifier leurs protestations depuis la fin des vacances, le 22 février dans cette académie. Ils ont fait différentes journées d'action, occupant certaines écoles, bloquant la circulation de concert avec les parents d'élèves ailleurs, faisant grève dans tel collège.

La mobilisation de vendredi, relayée par différents syndicats, a permis de rassembler ces luttes éparses : un collectif des établissements en lutte s'est mis en place et la réunion des enseignants qui a suivi la manifestation a abordé la question des prochaines actions à mener ensemble. Les gaz lacrymogènes dont la police a fait généreusement usage contre les manifestants n'ont fait que renforcer leur détermination.