Dans le nettoyage : salaires et conditions de travail inacceptables13/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans le nettoyage : salaires et conditions de travail inacceptables

Le 6 décembre, la fédération CGT des Ports et Docks, à laquelle sont rattachés les syndicats du nettoyage, organisait un rassemblement devant la FEP (Fédération des entreprises de propreté) à Villejuif, dans le Val-de-Marne.

Des délégations de salariés et militants, venus de plusieurs régions, se sont retrouvées pour protester contre l’accord salarial qui prévoit une minable revalorisation des salaires pour 2024 : 2,5 % en janvier et 0,7 % en juillet, alors que les prix flambent, dont celui des transports.

Depuis longtemps, les salariés réclament un 13e mois mais les patrons ont accouché difficilement, au fil des dernières années, d’une prime annuelle qui en 2024 sera de 448 euros, 300 euros pour les moins de 20 ans d’ancienneté et au prorata du temps travaillé ! Les traditions patronales sont ainsi respectées : lâcher des miettes tout en divisant pour régner, donner un peu plus aux uns et moins aux autres, dont les femmes qui subissent les temps partiels imposés et des amplitudes de travail démentielles, très tôt le matin à tard le soir, avec des temps de déplacement non comptabilisés, ni payés.

Pendant le confinement, Macron n’a pas été avare en éloges pour celles qui « invisibles » étaient « les essentielles ». Mais sur la fiche de paye, l’essentiel est resté invisible, sans même une prime Covid pourtant distribuée dans d’autres secteurs ! Et finis les éloges remplacés par une propagande ignoble contre les immigrés, les sans-papiers, les musulmans, qui constituent le gros des bataillons nettoyant aujourd’hui les bâtiments, les gares, les hôpitaux du pays.

Les travailleurs dénoncent aussi des conditions de travail qui se dégradent car les donneurs d’ordre rognent le montant des marchés. Le résultat est des absents non remplacés donc davantage de travail, des surfaces à nettoyer qui s’ajoutent au contrat initial, des produits nettoyants rationnés voire inexistants qui obligent parfois à apporter ses propres produits. Et les employeurs, aux abonnés absents, ne répondent même plus aux réclamations. De plus en plus souvent, il faut réclamer par lettre recommandée, pour tous les manques sur la paye, ou par exemple que l’arrêt de travail soit envoyé à la Sécurité sociale qui ne vous paye pas. Tout cela est usant !

Pour ne pas se laisser faire, exiger de meilleurs salaires et conditions de travail, dans plusieurs régions et entreprises, les travailleuses et travailleurs du nettoyage se font entendre par des grèves, qui durent parfois des semaines. C’est la meilleure façon de faire plier les patrons !

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