Téléthon : une société génétiquement malade13/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Téléthon : une société génétiquement malade

Les 8 et 9 décembre s’est tenue la 37e édition du Téléthon. Les différents événements organisés pendant ce marathon caritatif ont permis de récolter 80 millions d’euros en deux jours, soit deux millions de plus qu’en 2022.

Les organisateurs se félicitent, à juste titre, de ce chiffre qui augmente légèrement. Les dons servent en grande partie à financer des instituts de recherche sur les maladies génétiques rares. Ces dernières années, de grands progrès ont été réalisés dans le domaine de la thérapie génique, permettant de développer des traitements inimaginables il y a peu.

Mais s’il faut en appeler à la générosité publique pour financer une partie de la recherche dans ce domaine, c’est avant tout parce que les laboratoires pharmaceutiques ont refusé d’investir pendant des années, car les traitements ne leur semblaient pas assez rentables. Pourtant, ces géants auraient largement les moyens de lancer des programmes de recherche conséquents. Sanofi a annoncé, juste avant le lancement du Télé­thon, qu’il avait dans ses tiroirs pas moins de douze médicaments ou vaccins qui pourraient être ce qu’ils appellent des blockbusters, c’est-à-dire des traitements qui dépassent chacun le milliard d’euros en vente annuelle. Et, parmi eux, trois seraient susceptibles d’atteindre 5 milliards d’euros.

Les capitalistes de la santé et de la pharmacie ont les yeux rivés non sur les patients ou sur de nouvelles techniques scientifiques, mais sur leur compte en banque, les chiffres de la rentabilité et la marge opérationnelle. Et ce qui ne rapporte pas de profit, ils le laissent à la charité publique.

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