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Dans les entreprises
SNCF et Nicollin : exploiteurs et voleurs
Sur les lignes Atlantique (réseau Montparnasse), la SNCF sous-traite le ménage dans les rames TGV pendant le voyage au groupe Nicollin.
Le nettoyage à 300 km/h permet à la SNCF de gagner du temps de ménage aux terminus et d’accélérer la rotation de ses trains, alors que sa politique de sous-investissement chronique est à l’origine d’un déficit en nombre de rames.
Pour les agents de ménage Nicollin, cela se traduit par les inconvénients des travailleurs roulants, sans en avoir les compensations. Leurs temps d’attente en gare entre deux trains ne sont pas payés, et ils n’ont souvent qu’un placard à balais pour se reposer. Le travail supplémentaire occasionné par les retards de trains n’est jamais payé, même quand le retard est de cinq heures : la paie est établie sur la base de l’horaire théorique des trains.
C’est le quotidien depuis des années. Mais depuis mai 2023, en plus, le groupe Nicollin joue à ne pas payer les heures travaillées et pourtant notées comme telles dans les plannings. De nombreux agents, souvent les plus précaires, femmes, immigrés, travailleuses âgées ou cassées par le travail, celles dont Nicollin sait qu’elles en ont le plus besoin et craignent de le perdre si elles protestent, voient leur paie amputée de plusieurs centaines d’euros. Elles touchent par exemple une paie correspondant à 26 heures par semaine pour 36 heures effectuées et notées au planning, et se trouvent en difficulté pour payer leurs loyers, factures ou cantine.
Quand certaines osent quand même protester, la direction de Nicollin tente de les embobiner en invoquant des congés compensateurs inexistants, ou fait de vagues promesses de régulariser la situation dans l’avenir. Mais elle refuse de toute façon de payer les sommes dues depuis mai, qui peuvent s’élever à plusieurs milliers d’euros pour certaines.
En tant que donneuse d’ordres, la SNCF est complice de cette politique révoltante de Nicollin, un vol pur et simple qui s’ajoute au vol légal qu’est le profit capitaliste prélevé par les entreprises sur les travailleurs.