Chaussexpo : menaces sur l’emploi13/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaussexpo : menaces sur l’emploi

Mardi 5 décembre, le directeur de la chaîne de magasins de chaussures Chaussexpo a annoncé devant les employés de l’entrepôt de Templemars, dans le Nord, que la situation de l’entreprise était très mauvaise. Selon le patron, les dettes sont importantes et la liquidation judiciaire est imminente.

Le lendemain, c’est par conférence téléphonique, et uniquement pour les responsables, que le directeur faisait aussi l’annonce aux employés des magasins et interdisait d’en parler aux clients ! Outre les 80 salariés du site de Templemars, environ 700 salariés, dont une grosse partie dans les 176 magasins en France, sont menacés directement. Chaussexpo avait déjà connu un redressement judiciaire il y a cinq ans. À l’époque, déjà, 35 magasins avaient fermé, entraînant la suppression de 116 emplois.

Depuis le redressement, cette entreprise, propriété de la famille Desmazières, est gérée par un nouveau directeur général, Cyril Goulet. Depuis des mois, il n’avait de cesse d’affirmer que tout allait bien. Les employés sont particulièrement bien placés pour savoir que la clientèle populaire qui fréquente les magasins Chaussexpo ne se bousculait pas aux portes : pour les travailleurs écrasés par l’inflation, l’habillement ne fait plus partie des priorités, surtout quand ­Chaussexpo augmentait lui-même les prix de certaines de ses chaussures de 20 ou 25 % en une seule fois !

Une directrice régionale a pourtant laissé entendre que si l’entreprise était en difficulté, « ce serait à cause des petits magasins qui ne font pas beaucoup de chiffre », sous-entendant que les vendeuses n’auraient pas fait correctement leur travail.

Depuis des mois, les propriétaires de Chaussexpo mentent aux travailleurs. Pendant des années, la famille Desmazières s’est enrichie grâce au travail des salariés. C’est dans leur fortune accumulée qu’il faudrait puiser l’argent nécessaire pour qu’aucun travailleur ne se retrouve sans revenu.

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