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- Lutte ouvrière n°2889
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Leur société
Aurore Bergé : pour elle, aux parents de payer !
Aurore Bergé, secrétaire d’État à la Famille, s’est répandue dans La Tribune Dimanche du 10 décembre sur un sujet qu’elle connaît bien mal : la vie des familles populaires, les difficultés des mères célibataires pour élever leurs enfants, le fait de grandir dans ces conditions.
Pour se documenter sur cette question, elle voulait réunir quelques médecins, historiens, psychologues, etc. mais, avant même la première réunion, plusieurs d’entre eux se sont désistés, ayant lu l’interview méprisante d’Aurore Bergé. Pour la sous-ministre, l’explication des émeutes qui ont suivi l’assassinat du jeune Nahel par un policier, en juin dernier, est simple : les parents seraient incapables de tenir leurs gosses. Ses solutions sont tout aussi simples : Aurore Bergé veut que les parents dits défaillants puissent être condamnés à des travaux d’intérêt général ; qu’ils soient contraints de payer pour les dégâts commis par leurs enfants ; qu’ils encourent des amendes lorsqu’ils ne les accompagnent pas aux convocations de la police.
On ne peut pas reprocher à Aurore Bergé le fait qu’elle soit née avec une cuillère d’argent dans la bouche. Mais, visiblement, elle n’a jamais songé à l’ôter pour parler avec une femme de ménage ou une cuisinière, ni dans l’école catholique de Versailles où elle a étudié, ni au cours de sa carrière politique, commencée paraît-il à l’UMP à 16 ans. Sa bonne conscience lui suffit pour reprocher à une mère célibataire qui fait des ménages le matin et travaille dans un restaurant le soir, qui passe des heures dans le bus entre les deux et qui s’inquiète en permanence de ce que font les petits confiés à l’aînée, de ne pas savoir les élever.
La ministre promet l’organisation de réunions pour savoir de quoi les parents ont besoin. C’est pourtant simple : ils ont besoin d’un emploi et d’un salaire correct, d’une société qui consacre ses moyens à la jeunesse plutôt qu’aux profits des marchands de canons, sans dépendre des décisions de ministres aussi imbus d’eux-mêmes qu’ignorants.