EPSM de la Sarthe : la direction sous pression13/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EPSM de la Sarthe : la direction sous pression

À l’EPSM (Établissement public de santé mentale) de la Sarthe, le mouvement de protestation débuté le 15 novembre ne faiblit pas.

Le 5 décembre, la direction a invité l’ensemble des soignants à un « temps d’échange » pour tenter de vendre son projet de réorganisation des cycles de travail, de droits aux congés et aux RTT pour 2024. La salle était pleine à craquer, avec plus d’une centaine de personnes devant une brochette de directeurs et de cadres supérieurs qui faisaient grise mine.

Après 20 minutes d’un discours prônant la nécessaire réorganisation « pour le bien de la population soignée », beaucoup sont intervenus pour s’opposer à ce qu’ils considèrent comme un recul des conditions de travail. En fin de réunion, la direction acceptait de revoir sa copie avant le CSE (comité social d’établissement) prévu le 7 décembre. Ce jour-là, jour d’appel à la grève, une centaine de soignants très remontés se sont retrouvés devant la salle de réunion pour peser sur les échanges entre la direction et les représentants syndicaux. On pouvait lire sur les pancartes : « Stop à la maltraitance », « Prendre soin de nous, pour prendre soin des patients », ou encore « Établissement public de souffrance morale » et « Direction des ressources inhumaines », « Comment être bien-traitant quand on est maltraité ? : Vous avez 4 heures. DRH : 0/20. »

Dans une ambiance décidément très sonore, entre les sifflets, les tambours, les cornes de brume, les klaxons, les tympans comme les échanges de la réunion ont été bien malmenés.

Le CSE a tourné à la négociation avec la direction. Interrompue quatre fois, afin que les représentants syndicaux viennent rendre compte, elle a décidé d’abandonner les jours notés W, ainsi que les journées de 10 heures-18 heures le week-end, et a reconnu que les cycles de travail de plus de douze semaines étaient illégaux.

Ces quelques concessions de la direction montrent que c’est bien le rapport de force qui peut la faire reculer, mais elles sont encore loin d’être suffisantes. C’est pourquoi les actions se poursuivent. Dimanche 10 décembre au matin, les soignants sont allés sur le marché du centre-ville pour alerter la population et recueillir des signatures de soutien. Une distribution de tracts à l’entrée de l’hôpital pour s’adresser aux collègues des autres secteurs (administratifs, techniques, restauration…) était également programmée ainsi qu’une nouvelle assemblée générale. Le mouvement continue jusqu’au retrait complet du projet de la direction.

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