Transdev – Seine-Saint-Denis : la direction recule face aux grévistes13/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transdev – Seine-Saint-Denis : la direction recule face aux grévistes

Mercredi 6 décembre dans l’après-midi, au troisième jour de la grève du dépôt Transdev de Villepinte, la direction a annoncé qu’elle renonçait à toutes les attaques programmées pour le 1er janvier 2024.

Les conducteurs de bus vont donc conserver les primes de dimanche (45 euros) et de non-accident (800 euros par an) que Transdev comptait supprimer. La direction s’est également engagée à revoir les « radars », c’est-à-dire les feuilles de route, afin de les rendre plus conformes à la réalité du terrain. Il est clair que les temps de trajet sont sous-évalués, ce qui contraint les conducteurs, pour respecter les horaires, à prendre sur leur temps de pause. Ils revendiquent en outre une réduction de l’amplitude horaire maximale, qui peut aller jusqu’à 9 h 30.

La direction a dû faire face aux plaintes des voyageurs qui n’ont que le bus pour se rendre à leur travail, le métro ne desservant que quelques villes de Seine-Saint-Denis. Il y a eu aussi des protestations plus inattendues, comme celle de la direction de Carrefour Parinor à Aulnay-sous-Bois, qui notait une forte chute de la fréquentation du magasin. Mais c’est la détermination des grévistes qui a été décisive. Comme l’a dit l’un d’eux, « gérer une grève, c’est comme gérer une boîte, il faut de l’organisation ».

Aucun bus n’est sorti du dépôt durant la grève, du fait de la présence d’un piquet de grève de 4 heures du matin jusqu’à 22 heures. Malgré la pluie et le froid, deux équipes d’une trentaine de grévistes chacune se relayaient, sans se laisser impressionner par les huissiers présents sur place et la police qui passait presque toutes les heures. Pour ne pas donner prise aux accusations de blocage, les grévistes ne restaient pas immobiles et marchaient devant l’endroit d’où sortent les bus du dépôt. Ils étaient aidés en cela par les intérimaires, car ceux-ci, constituant la majorité des 600 conducteurs du dépôt, n’avaient aucune envie de casser la grève. L’un d’eux a même apporté les croissants aux grévistes, en marque de soutien. Transdev a dû se résoudre à les payer à ne rien faire.

« Il n’y aura pas de négociation tant que les grévistes bloqueront le dépôt », avait dit le directeur du dépôt lorsque la grève a commencé. Sauf que l’efficacité du « blocage » reposait sur le fait que la grève a eu le soutien de l’écrasante majorité des conducteurs, intérimaires comme embauchés. Et il n’aura fallu que 48 heures pour que la direction change de langage.

Partager