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- Lutte ouvrière n°2889
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Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : grève victorieuse aux Urgences
Début décembre, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le personnel des Urgences a fait deux jours de grève. Il en avait assez d’être en sous-effectif permanent.
Depuis septembre, toutes catégories confondues, de jour comme de nuit, ces travailleurs se sont préparés à agir en se réunissant, en discutant, en préparant les revendications. Un préavis de grève avait été déposé une semaine avant par la CGT, et la direction avait alors fait des propositions. Elles n’ont pas satisfait le personnel, qui a donc décidé de voter la grève pour le mardi 5 décembre.
La direction et l’encadrement pensaient que leurs propositions seraient acceptées et, ne croyant pas à cette grève, ils n’ont donc réquisitionné personne le lendemain. Mais surprise : le jour de la grève, il n’y avait presque plus d’infirmières ni d’aides-soignantes dans le service.
Les mardi 5 et mercredi 6 décembre, la direction a essayé d’impressionner les grévistes, envoyant des mails pour leur ordonner de se présenter au travail pour prendre leur assignation. Cela n’a pas fonctionné et personne ne s’est déplacé. Les grévistes, des jeunes pour la plupart, certains pas encore titularisés, sont partis manifester devant la direction générale à l’hôpital Saint-Antoine puis dans l’hôpital même. Ils se sont ensuite réunis pour discuter de la suite à donner après les nouvelles propositions de la direction.
Les grévistes sont restés groupés et soudés. En deux jours, ils ont obtenu l’affectation de quatre aides-soignantes de jour, trois de nuit et cinq infirmières, dont une de psychiatrie. Au cours de la négociation, ils ont aussi réussi à faire retirer par la direction l’expression « abandon de poste » et ont obtenu du matériel qui leur manquait, en plus des effectifs.
À l’issue du protocole de fin de grève, tous sont revenus aux Urgences en criant « On a gagné ». Ils restent cependant mobilisés car ils tiennent à surveiller le respect par la direction de ses engagements.