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Leur société
Places boursières : toujours plus hautes, toujours plus parasites
Le cours des actions en Bourse ne cesse de grimper, comme le montre l’indice de la Bourse de Paris, qui a augmenté de plus de 22 % en un trimestre.
Le gouvernement vante cette progression, qui annoncerait le retour de la croissance économique. Selon lui, les capitalistes auraient de nouveau confiance en l’avenir, du moins en celui de leurs profits, et cela anticiperait de nouveaux investissements. Mais ce pronostic ne vaut pas plus que celui d’un sorcier, c’est-à-dire rien du tout.
La hausse parallèle et continuelle du chômage est là pour attester que, si les capitalistes espèrent voir leurs profits croître, ils envisagent cela en investissant au minimum, voire pas du tout. La hausse des Bourses est avant tout le fait de la spéculation, et les gouvernements des grands pays capitalistes le savent très bien car ils l’ont favorisée.
Toutes les banques centrales qui contrôlent la monnaie des grandes puissances occidentales ont adopté depuis des années une « politique monétaire souple ». Derrière cette formule, elles offrent aux grandes banques privées la possibilité d’emprunter de l’argent à des taux très bas, voisins de zéro, et de se débarrasser des produits financiers dont plus personne ne veut. Sous prétexte de relancer l’économie, les banques centrales américaine, européenne, anglaise ou japonaise inondent donc le monde de la finance d’argent frais.
Ces dizaines de milliards de dollars, d’euros, de livres et de yens qui arrivent chaque mois dans les caisses des banques ne servent pas à investir dans la production, ce qui contribuerait pourtant à accroître la richesse sociale.
Les entreprises industrielles ne veulent pas investir, et on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Comme le dit le directeur de la recherche économique du groupe BNP Paribas, « pour des entreprises confrontées à un problème de surcapacité, augmenter l’appareil de production n’aurait pas de sens ». Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : en Europe, le taux d’investissement dans la production est 15 % en dessous de ce qu’il était avant la crise financière de 2008.
Tout cet argent frais prend donc le chemin de la spéculation, à commencer par celle sur les actions des entreprises cotées en Bourse. En achetant celles-ci dans le seul but de les revendre, en misant sur la hausse de leur prix, les acheteurs contribuent eux-mêmes à faire monter les cours. Et au rythme des achats et des ventes, sous l’effet de la demande, les prix des actions flambent, arrosés par tout le nouveau carburant monétaire qui afflue des banques centrales.
La hausse frénétique des Bourses, d’un côté, et la stagnation de l’investissement productif, de l’autre, sont la mesure de l’accroissement du parasitisme de la bourgeoisie. Elles représentent de plus une menace permanente de krach boursier et financier, dont nul ne peut dire aujourd’hui quelles en seraient les conséquences.