Saint-Jean-Industries – Ingrandes : grave accident à la fonderie Alu22/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2438.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Jean-Industries – Ingrandes : grave accident à la fonderie Alu

Mercredi 15 avril dans l’après-midi, un électricien âgé de 54 ans et ayant plus de trente années de métier a été victime d’un grave accident alors qu’il effectuait une intervention de maintenance sur une BP (machine à mouler basse pression) de la fonderie alu d’Ingrandes, dans la Vienne.

Celle-ci s’est relancée, alors qu’elle était en principe stoppée en sécurité, et l’ouvrier a été happé par le robot et violemment plaqué contre le préhenseur de la machine. Alerté, un autre électricien est parvenu à dégager son camarade. Mais la pression supérieure à 200 kg subie par le travailleur lui a évidemment occasionné de graves lésions et fractures, au point que, lors de son transport en hélicoptère à l’hôpital de Poitiers, son pronostic vital était engagé.

Cinq jours après l’accident, l’émotion des fondeurs restait profonde. Les nouvelles parvenues de la famille sont heureusement moins alarmantes, mais il reste que ce travailleur va payer les conséquences d’un accident où la fatalité n’a pas de place.

Bien des questions se posent, soulevées par ses camarades de travail et par le CHSCT : pourquoi, d’une part, les cellules électriques de ces BP sont-elles si souvent en panne ? Est-il normal que l’opérateur qui travaille sur la BP ne puisse pas voir depuis son poste de travail si une personne est entrée dans la machine ? Pourquoi des sécurités n’interdisent-elles pas tout mouvement du robot quand une intervention est en cours dans la cellule ?

Et puis il y a les conditions générales de production, à propos desquelles il n’est nul besoin de se poser des questions. Comme le faisaient remarquer plusieurs de ces travailleurs, « les électriciens sont sans cesse appelés à droite et à gauche et beaucoup d’interventions se font dans l’urgence car il faut produire coûte que coûte. Ainsi, c’est pour gagner quelques secondes sur les temps de cycle que la direction a passé certaines machines en cycle automatique il y a une quinzaine de jours. On ne peut pas, enfin, tout le temps supprimer des postes, sans que cela ait des conséquences, y compris sur la sécurité ». La preuve.

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