Liban : la France est là pour protéger… les capitaux !22/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2438.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Liban : la France est là pour protéger… les capitaux !

L’armée libanaise a reçu lundi 20 avril une première livraison d’armes françaises, financées par un don de l’Arabie saoudite de trois milliards de dollars, lors d’une cérémonie officielle sur la base aérienne de Beyrouth en présence des ministres français et libanais de la Défense, Jean-Yves Le Drian et Samir Moqbel.

Au total, 250 véhicules de combat ou de transport de troupes, sept hélicoptères Cougar et de multiples équipements militaires seront livrés au Liban d’ici 2019. « La France et le Liban entretiennent une relation fraternelle, dans un contexte marqué depuis trois ans par une dégradation brutale de la situation sécuritaire au Levant », a déclaré Le Drian. Cette « fraternité » permet en tout cas aux marchands d’armes français de continuer à s’enrichir.

« La France réaffirme sa volonté de voir le Liban devenir un ferment de stabilité au cœur de ce chaos. Le Liban est soumis à une pression sans précédent de Daesh et de la branche syrienne d’al-Qaïda. (...) Dans ce contexte critique, il était essentiel que les alliés du Liban se mobilisent pour contribuer à sa stabilité », a-t-il ajouté. Cette livraison d’armes ne serait donc pas affaire de gros sous, mais une aide pour faire face à la menace djihadiste venant de Syrie, cet « ennemi terroriste qui est résolu à faire croître le ferment de la division ».

Après la Première Guerre mondiale et le dépeçage de l’Empire ottoman et son partage entre la Grande-Bretagne et la France, celle-ci a séparé le Liban de la Syrie voisine et basé son système politique sur les divisions communautaires. La population libanaise a payé cette politique de quinze années de guerre civile de 1975 à 1990, suivies d’années d’affrontements entre les différentes milices. Sans parler des multiples interventions étrangères, de celles de Ryad à celles de Damas, de Paris ou de Washington et aux interventions israéliennes.

Au moment où le chaos moyen-oriental gagne de plus en plus au Liban, la France, l’Arabie saoudite et les États-Unis continuent à s’affirmer ses protecteurs, prêts à apporter financements et armements. Il s’agit de tenter de maintenir une certaine stabilité favorable aux affaires. En 2013, la France était le second fournisseur du Liban. Des banques françaises prospèrent, telles que le Crédit agricole ou la Société générale, qui détiennent des parts dans des institutions bancaires libanaises. Qu’importe si les armes crépitent tout autour si, au moins dans cet îlot, les capitaux rapportent !

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