Les drames ayant eu lieu en Méditerranée ces derniers jours rappellent que les différents pays d’Europe refusent obstinément d’accueillir les réfugiés syriens.

Depuis quatre ans, six millions de personnes en Syrie ont été chassées de chez elles par la guerre. Trois millions ont cherché refuge dans les zones tenues par les rebelles au régime d’Assad et trois autres millions ont fui vers les pays voisins, Turquie, Liban, Jordanie ou Égypte. Le Liban, pays de moins de 5 millions d’habitants, accueille à lui tout seul un million de réfugiés. La Turquie en accueille aussi 1,6 million, qu’elle tente d’héberger dans des camps de réfugiés.

Ces millions de Syriens doivent survivre dans des conditions de dénuement extrême, souvent sans aucun hébergement, sans vêtements chauds, sans nourriture suffisante. Des ONG essayent de les aider. En 2014, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) n’a apporté une aide alimentaire qu’à 1,7 million d’entre eux. Et cet hiver le froid a causé de nombreuses morts parmi les réfugiés manquant de tout, dans les zones montagneuses de cette région. Sans même parler des enfants sous-alimentés, pour qui la scolarisation n’est qu’un rêve lointain. Les pays d’accueil n’arrivent pas à faire face à l’ensemble des besoins des populations réfugiées et celles-ci n’ont aucun espoir de retour en Syrie. On comprend la détermination avec laquelle bien des réfugiés tentent de rejoindre l’Europe.

Les pays européens comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni portent une grande part de responsabilité dans la situation actuelle de la Syrie et de tout le Moyen-Orient. Ils ont favorisé des groupes de rebelles et alimenté les diverses guerres par leur jeu politique et surtout par leur volonté de pillage permanent des richesses de cette région. Mais, face au drame vécu par ces populations, ils n’opposent que des barbelés.

Ainsi les pays d’Europe ont accepté en tout 130 000 réfugiés en provenance de Syrie. L’Allemagne et la Suède en ont accueilli respectivement 70 000 et 30 000. Quant à la France, elle n’a accueilli que 500 réfugiés syriens en 2014 et promis d’en accepter 500 autres prochainement. Mais, de plus, bien des réfugiés arrivés clandestinement sont pourchassés et expulsés. Ainsi, le 27 mars dernier, 85 Syriens interpellés à la gare de Lyon ont été sommés de quitter le pays sans même pouvoir demander un asile politique. Si une voie existait vraiment pour l’immigration légale en Europe, les réfugiés pourraient y venir en bateau, en avion ou même en train pour quelques centaines d’euros, au lieu d’en laisser des milliers à des passeurs tout en risquant leur vie. Hollande et les dirigeants européens sont parmi les premiers responsables de leur situation dramatique.