Travail du dimanche : Une arnaque pour les travailleurs18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail du dimanche : Une arnaque pour les travailleurs

La nouvelle loi Macron prévoit, pour tous les commerces, de permettre l'ouverture d'un maximum de douze dimanches par an, au lieu de cinq actuellement. Avec la nouvelle loi, l'autorisation d'ouverture par le maire de la commune concernée ne sera plus nécessaire pour cinq, voire sept de ces dimanches.

Ce sont les principaux groupes de la grande distribution qui vont bénéficier de ces ouvertures supplémentaires, eux qui comptent de grandes fortunes, avec en tête Bernard Arnault (Carrefour et LVMH) et Gérard Mulliez (Auchan), mais aussi tous les propriétaires des autres groupes du commerce comme Casino, Castorama, Bricorama, etc. Ces grands groupes ont déjà bénéficié des largesses gouvernementales. Avec le CICE et maintenant le Pacte de compétitivité, créés au nom de la défense de l'emploi, le patronat de la grande distribution, pourtant non soumis à la concurrence étrangère, empoche de véritables fortunes. Par exemple Carrefour, numéro 1 français de la grande distribution, en tant que plus gros employeur privé, est aussi le premier bénéficiaire privé du CICE, avec 75 millions d'euros en 2013, et une prévision de 126 millions pour 2014. Et cela sans bien sûr créer d'emplois.

La loi actuelle permet déjà à tous les magasins à prédominance alimentaire (les hypermarchés en font partie) d'ouvrir tous les dimanches matin jusqu'à 13 heures, sans aucune contrepartie pour les employés si le jour de repos est donné le lundi, et avec une majoration salariale de seulement 20 % si ce n'est pas le cas. Par ailleurs, tous les commerces qui sont classés dans des zones touristiques et dans les villes de plus d'un million d'habitants où ont été définis des Périmètres d'usage de consommation exceptionnels (PUCE), Paris, Lille et Aix-Marseille, peuvent déjà ouvrir tous les dimanches de l'année, sans aucune compensation financière obligatoire. La loi Macron, telle qu'elle est pensée, généralisera donc ces situations où les salariés du commerce travailleront le dimanche, le matin comme l'après-midi si nécessaire, avec peu voire pas du tout de contreparties.

Pour les employés des grandes surfaces, les ouvertures dominicales supplémentaires seront surtout synonymes de charge de travail accrue. C'est en fait le personnel en place, celui qui travaille tous les jours de la semaine, qui sera encore plus sollicité pour remplir les rayons le samedi soir, et pour les ranger et les re-remplir le lundi matin, sans bien sûr bénéficier des majorations éventuelles du dimanche.

Quant à la clause de « volontariat » censée s'appliquer, personne ne peut être dupe. Si la direction d'une grande surface ne trouve pas assez de « volontaires », elle a les moyens de « désigner » les volontaires qu'il lui faut, soit parce que le contrat de travail le prévoit, soit en usant de moyens de pression divers.

Par ailleurs, les employés des commerces situés dans les galeries marchandes autour des hypermarchés, et qui seront tenus d'ouvrir eux aussi, n'auront eux pas le choix.

Le travail du dimanche devrait rester exceptionnel et réservé aux secteurs répondant à une réelle nécessité. Mais la seule nécessité que connaissent les capitalistes, c'est de remplir leur coffre-fort.

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