Carrefour - Vénissieux : Contraint à l'annulation des Hyper nocturnes18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carrefour - Vénissieux : Contraint à l'annulation des Hyper nocturnes

Dans le contexte de la campagne du gouvernement et du patronat pour banaliser le travail du dimanche et de nuit dans le commerce, Carrefour a annoncé une opération baptisée Hyper nocturnes, qui consiste en l'ouverture jusqu'à 23 h de 162 de ses hypermarchés le vendredi 19 décembre.

Ni les conséquences sur la santé, la sécurité et la vie personnelle des travailleurs, ni la récente jurisprudence de la Cour de cassation, rappelant que l'activité de commerce alimentaire n'exige pas de recourir au travail de nuit, même occasionnel, ne pèsent lourd face à la volonté du groupe de grappiller quelques bribes de chiffre d'affaires sur ses concurrents.

À Carrefour Vénissieux, qui ouvre déjà habituellement jusqu'à 22 h en semaine et trois dimanches en décembre, la direction faisait miroiter un « rêve américain ». Mais les représentants syndicaux du personnel ont profité du fait que la direction, dans son arrogance, s'était crue autorisée à passer par-dessus la procédure légale, en ne consultant pas le CE, pour faire annuler cette décision. La direction a dû remballer son projet.

L'annulation de l'opération a été très bien accueillie par les salariés, que ne réjouissait pas la perspective de rentrer chez eux au mieux un peu avant minuit, pour gagner quelque trois euros de plus sur la fiche de paie (soit la majoration de 30 % de cette heure nocturne supplémentaire). La réaction la plus fréquente est : « Bien fait pour leur gueule ! »

Dans le commerce, avec des conditions de travail difficiles, les salaires sont bas, ce qui permet de trouver des volontaires pour le travail du dimanche majoré. Mais, malgré cela, les salariés ne veulent pas sacrifier leur santé et leur vie personnelle dans la guerre que se livrent les grandes enseignes du commerce pour des parts de marché. Les journées de grève organisées localement dans diverses enseignes contre l'extension du travail dominical et de nuit l'ont d'ailleurs montré.

Le 16 décembre, dans le commerce, une manifestation à Paris et des rassemblements en province étaient organisés par les syndicats, pour s'opposer à la volonté des patrons et du gouvernement, à travers la loi Macron, de lever les entraves à l'exploitation des travailleurs 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Une occasion pour les salariés de montrer leur opposition.

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