- Accueil
- Lutte ouvrière n°2420
- Sanofi - Quetigny : En route pour une septième semaine de grève !
Dans les entreprises
Sanofi - Quetigny : En route pour une septième semaine de grève !
Les travailleurs de Sanofi - Quetigny, près de Dijon, ont entamé lundi 15 décembre leur septième semaine de grève. Ils s'opposent toujours aux conditions du rachat de leur site par Delpharm, un sous-traitant pharmaceutique, et ils luttent pour le maintien de leurs acquis et de leurs emplois.
La sixième semaine a été marquée par un renforcement de la grève, le nombre de grévistes étant repassé de 60 à 90. À cela, il faut ajouter que plusieurs ouvriers ont débrayé quelques heures tous les jours.
La semaine a commencé, lundi, par la visite de deux représentants de la CGT de Sanofi Sisteron, venus avec de l'argent récolté pour soutenir le mouvement. Le lendemain, il y a eu une manifestation organisée contre la venue de Gattaz au palais des congrès de Dijon : des grévistes étaient présents pour distribuer des tracts appelant à soutenir leur mouvement. Ils se sont fait refouler à l'entrée, mais trois grévistes sont parvenus à contourner le barrage de vigiles et ont réussi à prendre à partie le président du Medef de la Côte-d'Or. Le président, mis sous pression, leur a promis de rencontrer les dirigeants de Sanofi à Paris.
Il y a également eu la venue d'ouvrières représentant le Syndicat démocratique du site de Sanofi à Vitry, avec un soutien financier. Ce geste de solidarité entre travailleurs a regonflé le moral et a permis de discuter du fait que l'ensemble des travailleurs sont concernés par les attaques patronales et convaincus de la nécessité d'une réponse collective.
Comme à son habitude, la direction a continué ses provocations : des cadres sont venus sur le piquet pour obliger les travailleurs à enlever des banderoles situées à l'entrée du parking, en prétextant que c'était « une agression pour les salariés qui venaient travailler ». La réponse des ouvriers ne s'est pas fait attendre : ils sont allés avec les banderoles à l'intérieur de l'usine récupérer leurs colis de Noël (foie gras, bouteille de vin), délivrés traditionnellement par le CE. L'huissier, payé par la direction pour les surveiller, a cherché à les provoquer en leur disant : « Alors là, pour chercher vos colis, vous n'allez pas chercher France 3. »
Le même jour, la direction a tenté de mettre les grévistes en porte-à-faux en s'appuyant sur un soi-disant « collectif de salariés non grévistes », créé par quelques cadres. Ce collectif a mis en place un référendum portant sur les questions : « Êtes-vous pour ou contre la cession du site à Delpharm ? » et « Êtes-vous d'accord avec la signature d'un protocole de fin de conflit ? » En réponse, les grévistes ont rédigé le lendemain un tract appelant à l'unité des grévistes et non-grévistes et dénonçant les provocations de la direction.
Finalement, à la fin de cette sixième semaine de grève, la direction n'a rien eu de plus à proposer que les 20 000 euros brut déjà avancés, ainsi que deux jours de congés supplémentaires, et 400 euros de chèques vacances. Les travailleurs ont considéré cette proposition comme étant une insulte et, le samedi, ils organisaient une réunion publique en direction de la population de Quetigny, ce qui leur a permis de mesurer la solidarité que provoque leur mouvement.
Les travailleurs de Sanofi ne croient pas aux belles paroles de ce géant du CAC 40 et ils savent que seul le rapport de force fera plier la direction. C'est avec cet esprit combatif que les travailleurs de Sanofi ont entamé leur septième semaine de lutte.