Rhodia, Groupe Solvay : Débrayages pour les salaires18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia, Groupe Solvay : Débrayages pour les salaires

Comme chaque fin d'année, le calendrier social de la direction du groupe chimique Solvay est bien rodé, avec les négociations annuelles obligatoires.

La direction a proposé 0,7 % d'augmentation générale avec un talon de 20 euros brut et, pour septembre 2015, au cas où d'hypothétiques résultats seraient atteints, 0,3 % avec un talon de 10 euros, plus quelques petits avantages concédés, comme l'augmentation de la prime de vacances ou l'intégration de la totalité de la prime de poste dans le treizième mois. Mais aucun engagement d'embaucher les intérimaires.

Jeudi 11 décembre, à l'annonce de la misère concédée, la CGT a appelé à des débrayages reconductibles sur huit usines du groupe. Le lendemain, cinq sites de production (Saint-Fons Chimie, Saint-Fons Belle-Étoile, La Rochelle, Valence et Salindres) ont prolongé le mouvement pour le week-end, ce qui a paralysé une grande partie de la production, qui normalement sort en continu sept jours sur sept.

Sur le site de Saint-Fons Belle-Étoile, la grève fut diversement suivie suivant les équipes et les ateliers. Mais sur celui de Saint-Fons Chimie, les trois quarts des ateliers étaient à l'arrêt et aucune production n'est sortie. La direction du site, déjà agacée par un conflit avec les salariés de la chaufferie qui dure depuis trois semaines, a fait pression sur des travailleurs, en lançant des menaces d'arrêt technique en cas de prolongation de la grève.

À Valence, Salindres et La Rochelle, le mouvement s'est prolongé en début de semaine, renforcé lundi par des débrayages dans les centres de recherche lyonnais comme sur le site de Clamecy.

Pour beaucoup de salariés, ces 20 euros sont interprétés comme une injustice, et même comme du vol, alors que le groupe se porte très bien, augmente ses prévisions de bénéfices pour 2015 et verse chaque année toujours plus de dividendes aux actionnaires, avec 271 millions d'euros versés en 2013 pour un bénéfice de 378 millions d'euros. Le PDG quant à lui s'est augmenté en 2013 de 1 000 euros par jour, samedis, dimanches et jours fériés compris.

Dans sa communication, la direction parle sans rire de « politique salariale motivante ». D'après le dictionnaire, la définition de motivante c'est « qui est susceptible de motiver quelqu'un à agir, à réagir ». Eh bien, c'est réussi.

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