Plan de rénovation urbaine : Faire plus avec moins ?18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan de rénovation urbaine : Faire plus avec moins ?

Mardi 16 décembre, Hollande est allé dans le Pas-de-Calais à Boulogne-sur-Mer, puis à Lens dans des quartiers populaires, pour lancer le nouveau Programme national de rénovation urbaine (PNRU). Il a fait beaucoup de bruit pour vanter un financement public qui sera au final deux fois plus faible qu'avant.

Entre 2003 et 2013, le premier PNRU avait été doté de 12,35 milliards d'euros. Il avait entraîné au total 47 milliards d'euros d'investissements. Pour ce deuxième programme de rénovation des quartiers populaires, prévu sur la période 2014-2024, le gouvernement envisage d'engager 5 milliards d'euros qui, espère-t-il, tireront environ 20 milliards d'investissements.

Sans parler du fait qu'une partie de ces milliards contribuera plus à alimenter les profits des bétonneurs et autres promoteurs immobiliers qu'à rénover des logements tout en maintenant des loyers abordables. Au regard des besoins, on est de toute façon loin du compte. Sur 1 300 sites reconnus comme prioritaires par le ministère de la Ville lui-même, 200 sites dits « d'intérêt national » recevront 80 % du financement, environ 4 milliards sur dix ans, 200 autres sites dits « d'intérêt régional » se partageront 850 millions d'euros, et 900 autres ne recevront rien du tout.

Hollande a aussi osé déclarer qu'il voulait « apporter des services publics, de l'emploi », en ajoutant : « Quand on rénove un quartier, les entreprises s'y installent, les commerces aussi. » Sans doute. Mais il s'est bien gardé d'évoquer les coupes budgétaires de presque 4 milliards d'euros que subiront les collectivités locales dans le budget 2015 et qui, elles, auront des conséquences féroces pour les communes les plus populaires.

Il a enfin dit qu'à ce plan il ajouterait, pour inciter les patrons à s'implanter dans ces quartiers, « des exonérations de cotisations sociales, des incitations ». Même derrière des annonces prétendument sociales, même quand elles sont dérisoires par rapport aux besoins, se cachent encore des cadeaux au patronat.

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