Péages autoroutiers : Comment les automobilistes seront-ils plumés ?18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Péages autoroutiers : Comment les automobilistes seront-ils plumés ?

Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, s'est prononcée pour un « gel des tarifs des péages » en 2015, alors que les sociétés privées concessionnaires des autoroutes réclament des hausses variables selon les tronçons, de 0,57 % en moyenne.

Valls réclame « une remise à plat totale » et 152 députés PS évoquent la possibilité d'un « rachat des contrats de concessions autoroutières ».

Le torchon brûle donc entre les pouvoirs publics et les trois sociétés d'autoroutes (Vinci, Eiffage et Abertis). Mais qu'en sera-t-il ? Le rachat paraît extrêmement peu probable : il en coûterait une cinquantaine de milliards à l'État, alors que la privatisation en 2005, sous Chirac et Villepin, ne lui avait rapporté que 14,8 milliards. D'ailleurs, le texte des 152 députés envisage la nationalisation comme une simple menace, afin de mettre « l'État en position de force » et de lui donner « de réels moyens de négocier ».

En réalité, l'État aimerait bien obtenir une certaine modération des tarifs et, en échange, il pourrait accorder une prolongation de quelques années de la durée des concessions. Il est question que les sociétés d'autoroutes effectuent des travaux d'amélioration d'un montant de trois milliards d'euros, ce qui contribuerait ainsi à relancer les travaux publics. Et, comme deux des sociétés d'autoroutes, Vinci et Eiffage, sont aussi des géants du BTP, et qu'elles facturent ou surfacturent les travaux qu'elles font elles-mêmes, cela tombe très bien pour elles.

Les automobilistes verront-ils une modération des tarifs (il n'a jamais été question d'une baisse) ? Rien n'est moins sûr. La décision doit arriver avant le 1er février 2015, date réglementaire des nouveaux tarifs.

Les automobilistes, déjà plumés par l'État en ce qui concerne le montant des taxes sur les carburants, continueront d'être dépouillés par les compagnies d'autoroutes, dont la Cour des comptes a estimé qu'elles empochaient 20 à 24 euros sur 100 versés au péage.

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