Lundi 15 décembre, Hollande a fait un discours officiel au musée de l'Immigration à Paris, ouvert il y a sept ans, mais jamais inauguré officiellement depuis. Il en a profité pour prendre la posture de celui qui combat la montée des idées racistes et démagogiques contre les immigrés. Mais il y a loin de la parole aux actes.

Dans son discours, Hollande a voulu rendre hommage « à ces millions de gens, qui sont venus en France, qui y ont donné le meilleur d'eux-mêmes ». Oui, l'histoire de la classe ouvrière, en France comme ailleurs, est l'histoire de millions de travailleurs immigrés. Opprimés dans leur pays d'origine par le colonialisme, exploités dans les métropoles impérialistes, voire enrôlés de force dans les armées pour défendre les intérêts de leurs exploiteurs, ils font partie de la classe ouvrière. Et les politiciens comme Sarkozy ou Le Pen qui stigmatisent les immigrés cherchent avant tout à affaiblir l'ensemble des travailleurs en les divisant.

Deux ans et demi après son élection, Hollande se dit pour le droit de vote des étrangers, comme Mitterrand en 1981, comme Jospin plus tard. Il avait promis, avant son élection en 2012, d'accorder ce droit élémentaire. Mais, comme ses prédécesseurs, il ne fera rien, tout simplement pour ne pas s'opposer de front à la partie réactionnaire de l'électorat.

Hollande a fait mine de dénoncer les « discours qui instrumentalisent la peur ». Mais Valls, le premier, n'apporte-t-il pas de l'eau au moulin des démagogues réactionnaires quand il ose affirmer que les Roms ne sont pas capables de s'intégrer ?

Contre les travailleurs immigrés, le gouvernement Hollande mène la même politique que ses prédécesseurs, avec la démagogie contre les Roms, les mesures de rétention, les expulsions toujours aussi nombreuses.

Le discours de Hollande n'est qu'une posture. Les travailleurs immigrés ne peuvent en rien compter sur le gouvernement pour se protéger des démagogues de droite et d'extrême droite. C'est dans les luttes collectives que les travailleurs de toutes les origines doivent combattre le racisme et la division.