Le président socialiste de la région Île-de-France, Jean-Paul Huchon, et le président patronal de la chambre de commerce et d'industrie ont signé un protocole d'accord pour mettre en place, à partir de la rentrée 2015, un pass navigo valable dans toute l'Île-de-France, au tarif unique de 70 euros. Le gouvernement, par la voix de Manuel Valls, a approuvé ce projet et le soumet au vote du Parlement.

Actuellement le pass navigo, titre de transport valable pour un nombre de voyages illimité dans le mois, a de nombreux tarifs, puisque l'Île-de-France est divisée actuellement en cinq zones. Les tarifs varient de 59 euros par mois, pour voyager à l'intérieur des deux zones les plus excentrées, à 113,20 euros, pour ceux qui doivent se déplacer dans l'ensemble des cinq zones. Dans leur communiqué, les initiateurs du projet insistent sur la simplification, réelle, et sur les économies pour les usagers. Cela permet à Huchon de parler de « gain de pouvoir d'achat considérable » pour les bénéficiaires des zones les plus lointaines.

En fait, ce ne sera pas vrai pour tout le monde. Tous ceux qui payent aujourd'hui moins que le futur tarif unique débourseront nécessairement plus, jusqu'à 121 euros supplémentaires par an.

Quant au financement de ce manque à gagner, il reste flou. La presse a certes parlé d'une augmentation du versement transport payé par les entreprises de plus de dix salariés, qui serait relevé de 0,13 % à Paris et dans les villes de la petite couronne ; mais, en contrepartie, elles auraient obtenu qu'une autre redevance, portant sur la création de bureaux, disparaisse.

Le protocole d'accord entre la région Île-de-France et le patronat précise d'ailleurs que la chambre de commerce et d'industrie, obtient la gestion directe d'une partie des fonds européens. Cerise sur le gâteau, le pass navigo à 70 euros bénéficiera également à tous les employeurs, du fait de la diminution de la prise en charge à 50 % des frais de transport.

Alors, qui va y gagner le plus ?