Retraites complémentaires : Nouvelles offensives en perspective18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : Nouvelles offensives en perspective

Un rapport de la Cour des comptes sur les retraites complémentaires, rendu public le 18 décembre, s'appuie sur les déficits de l'Agirc et de l'Arrco pour pronostiquer une cessation de paiements de l'Agirc à la fin de 2017 et une situation financière difficile pour l'Arrco.

Actuellement, en plus de cotiser pour leur retraite de base à la Sécurité sociale, 18 millions de salariés cotisent au régime complémentaire de l'Arrco. Et 11,8 millions de retraités touchent une pension complémentaire de ce régime. L'Agirc, régime complémentaire spécifique des cadres, concerne, elle, 4 millions de cotisants et 2,7 millions de retraités. D'une manière ou d'une autre, ce sont donc 30 millions de travailleurs en activité ou en retraite qui sont concernés par au moins un de ces deux régimes.

Pour les prétendus experts de la Cour des comptes, les déficits seraient dus aux générations partant en retraite d'ici 2034 et à l'allongement de l'espérance de vie. Ces générations ont bon dos car, si chaque départ en retraite était compensé par l'embauche d'un jeune ou d'un chômeur, cela ne viderait pas les caisses de retraite. Au contraire de cela, les patrons profitent justement des départs en retraite pour réduire les effectifs. Quant à l'allongement de l'espérance de vie, qui est l'argument en permanence brandi par tous les gouvernements qui se sont attaqués aux retraites des salariés, il n'est pas recevable, puisqu'il n'a pas vraiment augmenté ces dernières années. La raison principale des déficits serait plutôt à rechercher du côté des politiques patronales et gouvernementales qui, en raison de la crise, ont fait monter le chômage, tiré les salaires vers le bas et donc réduit les cotisations, y compris celles des cadres.

La Cour des comptes, présidée par un socialiste, suggère des « mesures d'urgence » : diminuer le montant des pensions, augmenter le niveau des cotisations ou faire passer l'âge légal pour toucher une retraite complémentaire de 62 ans à 64 ans... ou les trois à la fois !

Cette campagne et les menaces qu'elle brandit concernent tous les travailleurs. Car si, aujourd'hui, l'offensive se concentre sur les régimes complémentaires, demain, les mêmes « experts », avec les mêmes arguments, s'attaqueront au régime général.

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