Travailler plus ou simplement pouvoir travailler ?18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailler plus ou simplement pouvoir travailler ?

L'offensive gouvernementale en faveur du travail le dimanche donne l'occasion à des représentants de la bourgeoisie, politiciens, experts, économistes, de reprendre une campagne sur la prétendue nécessité de « remettre les Français au travail ».

À les entendre, l'économie ne pourra sortir de la crise que si plus de gens travaillent, et travaillent plus. Mais ils ne réclament pas pour autant la fin des licenciements et des suppressions d'emplois qui jettent dans le chômage des salariés qui travaillaient auparavant. Le patronat veut pouvoir en même temps licencier et reprocher de ne pas travailler.

Le Medef exige en permanence que le moindre obstacle à l'allongement du temps de travail soit supprimé. Ce que des politiciens bien intentionnés traduisent par la « fin des 35 heures », mais pas la fin des milliards d'exonération de cotisations sociales aux entreprises qui vont avec. Ils savent pourtant que la moyenne hebdomadaire réelle est de 38 heures de travail, mais ils voudraient que les heures supplémentaires ne donnent pas lieu à majoration. Leur rêve serait de faire trimer les salariés 39 heures payées 35.

Cette campagne stigmatise l'ensemble du monde du travail, qui à les entendre aurait besoin qu'on rogne encore ses droits, comme celui de se reposer le dimanche, pour le forcer à accepter un emploi. Comme si des millions de chômeurs ne cherchaient pas du travail tous les jours, comme si nombre de travailleurs aux revenus trop faibles n'enchaînaient pas deux boulots, totalisant 60 à 70 heures de travail hebdomadaire, comme si des retraités n'étaient pas obligés de retravailler pour survivre.

Les parasites ne sont ni les salariés privés d'emploi, ni ceux qui veulent résister à une exploitation sans limite. Ce sont les patrons, qui veulent supprimer toujours plus de droits acquis par les travailleurs.

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