Procès Xynthia : Furie des éléments, folie de la course au fric18/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2420.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès Xynthia : Furie des éléments, folie de la course au fric

Accusés d'être responsables du drame de la tempête Xynthia, qui fit 29 morts et de nombreux blessés, le 28 février 2010 à La Faute-sur-Mer, une commune du littoral vendéen, le maire de l'époque, son adjointe à l'urbanisme et le fils de celle-ci, un agent immobilier, viennent d'être condamnés à quatre ans, deux ans et un an et demi de prison ferme.

Du procès, il ressort que les mis en cause avaient favorisé, parfois par appât du gain, l'installation de familles dans le piège mortel d'une zone que l'on savait submersible. Mais il ressort aussi que l'État, notamment en matière de délivrance de permis de construire, en sort blanchi.

Les juges affirment en effet qu'il a été « irréprochable ». Selon eux, il a été « impuissant (face) à la malveillance d'élus locaux », tel ce maire. Comme si, en d'innombrables circonstances, l'État se privait d'imposer sa volonté à des élus locaux, y compris de communes d'une tout autre envergure que La Faute-sur-Mer !

L'État, tout le monde le sait, en a les moyens. Quant à sa volonté d'agir en matière de risques littoraux, c'est une autre affaire. À cette rubrique du site officiel « eaufrance », on lit : « Les risques littoraux sont aujourd'hui mal connus. Aucun réseau spécifique n'est chargé d'observer ce type de risques, mais ils font l'objet d'études partielles. »

Pourquoi ces études partielles et, surtout, cet absence d'organismes publics de prévention et de protection ? Serait-ce parce que promoteurs, lotisseurs, constructeurs et agents immobiliers voient le littoral comme un gâteau à se partager ? Il y a aussi les propriétaires, qui n'ont nulle envie qu'on classe leur terrain ou leur maison en zone dangereuse : ils ne vaudraient alors plus rien. Et puis il y a ces maires qui veulent attirer de nouveaux venus. Cela apporte des ressources à la commune, au commerce local. Cela accroît aussi le poids du maire dans le monde départemental des élus, des responsables de l'État et des milieux d'affaires locaux.

La pression des flots a fait céder les digues à La Faute. Mais la pression des intérêts financiers n'a pas été moins meurtrière, avec des complicités de fait, dont la Vendée n'a pas la malheureuse exclusivité.

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