Sanofi, Quetigny : La pilule ne passe pas12/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2415.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi, Quetigny : La pilule ne passe pas

Depuis le 4 novembre, 150 des 350 salariés de l'usine Sanofi, à Quetigny près de Dijon, sont en grève afin de s'opposer au plan de rachat du site par le groupe Delpharm, une société spécialisée dans la sous-traitance pharmaceutique. Les travailleurs savent que ce rachat se fera au détriment de leurs intérêts, de leur salaire, de leurs conditions de travail et leurs emplois.

Le mouvement a été lancé à l'initiative d'une cinquantaine de salariés, très vite rejoints par les syndicats et cent de leurs camarades. En effet, les travailleurs de Sanofi Quetigny, attachés au fait que ce mouvement soit « le leur », sont excédés. Il y a de quoi, car cela fait deux ans que Sanofi leur promet le maintien des emplois et des salaires en échange « d'efforts » : augmentation des cadences, gel des salaires, c'est-à-dire réduction du pouvoir d'achat. Pourtant, par le biais du Canard Enchaîné, les travailleurs ont appris le 9 juillet qu'une note interne à Sanofi prévoyait la cession de quatre sites du groupe, dont celui de Quetigny, projet présenté début mai 2014 au Comité d'investissement du groupe.

Après avoir longtemps nié le fait, la direction a convoqué l'ensemble des salariés pour leur annoncer officiellement la nouvelle, expliquant que « cela n'aurait pas d'impact en terme d'emploi ». Lorsque les salariés sont allés demander des comptes à Delpharm, celle-ci a répondu qu'elle ne s'était engagée « sur rien, devant personne ». Cette absence d'engagement a mis le feu aux poudres, car cela laisse la quasi-certitude que ce sont des licenciements qui attendent les travailleurs.

C'est donc avec le mot d'ordre de « maintien des salaires, des primes et mutuelles, ainsi que de l'emploi » que ces travailleurs sont entrés en lutte. Cette phrase résume bien leur état d'esprit : « On n'arrêtera pas la grève tant que l'accord avec nos revendications ne sera pas signé », ou encore « De toute façon, on n'a plus rien à perdre ». Pourtant, la seconde place boursière du CAC 40 aurait amplement les moyens de garantir les emplois et les salaires de tous !

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