Face à la morgue patronale : Un président mielleux12/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2415.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Face à la morgue patronale : Un président mielleux

Lors de son émission télévisée du 6 novembre, on a vu Hollande apostrophé par une patronne de combat, Karine Charbonnier, héritière et directrice générale de la société holding Beck.

Cette société qu'elle possède, spécialisée dans les boulons pour le secteur du pétrole, compte une usine à Armentières dans le Pas-de-Calais et sept autres sites, du Royaume-Uni à la Chine. Les 650 travailleurs de cette entreprise se voient refuser une augmentation de salaire pour tous, alors que la société est largement bénéficiaire. Mais, du sort des travailleurs, il n'en a été nullement question. Quand la patronne de Beck a mené la charge, Hollande l'a remerciée « de maintenir et créer des emplois en France ». Il a acquiescé quand elle s'est plainte que le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) ne lui rapporte que 300 000 euros, une somme qu'elle estime très inférieure à ses besoins !

Pour prouver sa bonne volonté, Hollande a annoncé que le CICE serait déduit des cotisations sociales à partir de 2017, autrement dit sans décalage dans le temps par rapport aux salaires versés, et renouvelé indéfiniment. Il a rappelé aussi les futures baisses de l'impôt sur les sociétés, de la contribution sociale de solidarité des sociétés et des cotisations familiales. Au total, ce cadeau s'élève à 41 milliards par an, mais le patronat ne va pas se contenter de si peu ! « Quand vous demandez des contreparties aux entreprises, c'est irréaliste », a attaqué la patronne, alors qu'elle sait très bien que ces fameuses contreparties n'ont jamais été promises. Derrière un faux procès au gouvernement, la charge de cette patronne était dirigée contre les travailleurs.

Cette patronne, par ailleurs une des dirigeantes locales du Medef est à l'image de tous les grands patrons aujourd'hui, ergots dressés contre les travailleurs mais aussi contre ce gouvernement pas encore assez attentif, obéissant et servile à leur égard. Face à cela, la seule réaction de Hollande a été de chercher à montrer qu'il fait son maximum pour les satisfaire.

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