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- Lutte ouvrière n°2415
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Leur société
PCF : Vieille recette pour aller dans la même impasse
Malgré cela, l'appel lancé par le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, lors des Assises nationales de son parti à Montreuil, n'aborde même pas cette question. Les seules batailles évoquées sont électorales, dans la perspective d'une nouvelle union de la gauche.
L'appel se veut certes mordant à l'encontre de Valls, qui « n'est pas, et ne sera jamais, le Premier ministre de la gauche ». Le PCF s'attaque à Valls avec virulence, en particulier pour faire croire qu'avec un changement de Premier ministre, voire une recomposition parlementaire à gauche, une autre politique serait possible, qui romprait avec les attaques antiouvrières.
C'est pourquoi il appelle « tous les socialistes, écologistes, républicains, convaincus de l'impasse actuelle » à « ne pas rester au milieu du gué ». Air connu. Cela s'est appelé l'Union de la gauche naguère. Le PCF, en se raccrochant au PS, y a perdu de son influence, démoralisé ses militants et désorienté la classe ouvrière. Qu'à cela ne tienne, c'est reparti pour un tour et le secrétaire national du PCF appelle « sans attendre » à « travailler à une nouvelle majorité de gauche, un nouveau contrat de transformation sociale ». Quand il déclare qu'il faut passer à l'action, c'est pour porter cette « ambition nouvelle »... dans les prochaines élections de mars 2015, « essentielles » selon lui. Est-ce vraiment cela qui peut faire trembler le Medef ? Les dirigeants du PCF savent bien que non, mais cela ne les empêche pas de continuer dans une voie qui a fait faillite bien des fois.
Les responsables du PCF vont dire que cette « nouvelle majorité de gauche » à constituer n'est qu'un premier pas, qui en permettrait d'autres - chanson connue, trop connue - et qu'il faut commencer par un bout. En d'autres termes, ce serait mieux que rien. C'est faux. Cela ne serait, en fait, pas mieux, mais pire. Car cette politique, contrairement à ce que Laurent et les siens affirment, ne contraindra en aucune façon les dirigeants socialistes, frondeurs ou pas, à infléchir leur politique pour prendre en compte les intérêts des classes populaires.
C'est tout le contraire. Elle conduirait les dirigeants du PCF et, à leur suite, les classes populaires à se mettre une nouvelle fois à la remorque de notables du PS, comme Montebourg, Hamon, Aubry. Ces gens-là peuvent-ils basculer un tant soit peu du côté des intérêts de la classe ouvrière ? L'histoire a déjà répondu à cette question, et plus d'une fois ! Avant Hollande, Mitterrand-Mauroy puis Jospin ont tourné casaque dès qu'ils ont accédé au pouvoir. Pourquoi en irait-il différemment aujourd'hui ?
Cette fois encore, la direction du PCF recycle la machine à illusions.