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- Lutte ouvrière n°2415
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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent : Air France, Ebola et la santé du personnel
Au cours du mois d'août, des personnels navigants d'Air France, hôtesses, stewards ou chefs de cabine (PNC, personnel navigant commercial), ont vu arriver de drôles de propositions lors de l'attribution des vols à ceux et celles qui étaient de réserve (d'astreinte) et qui refusaient un vol vers les destinations où des cas du virus Ebola avaient été révélés.
Devant le danger que comportent ces vols, le comité hygiène et sécurité du personnel navigant avait déposé un « danger grave et imminent » sur ces destinations. Lorsqu'un PNC se voyait affecter sur l'une d'elles, il pouvait refuser ce vol en usant de son droit de retrait. Mais il fallait alors qu'il se dise à la disposition de l'entreprise pour effectuer une autre mission, afin d'être couvert et de ne pas se voir retirer 1/30e de salaire. Car le Code du travail stipule bien que le droit de retrait n'entraîne aucune retenue de salaire à l'encontre d'un travailleur ou d'un groupe de travailleurs qui se sont retirés d'une situation de travail s'ils avaient un motif raisonnable d'y voir un danger grave et imminent pour la vie ou pour la santé de chacun d'eux.
Pourtant, certains PNC ont été réaffectés dans l'heure qui suivait sur un vol vers une autre destination où le virus Ebola était détecté. Or, un second refus de vol est passible d'un retrait de 1/30e de salaire !
D'autre part, pendant la période estivale, des étudiants se trouvent parmi les équipages, en travail d'été. Or certains de ces étudiants ont dû accepter d'effectuer ces vols à risque, de peur de ne pas être à nouveau sollicités pour la prochaine saison par l'entreprise.
Voilà de quelle façon la direction d'Air France s'appuie sur les textes et exerce toute une pression au mépris de la santé du personnel.