SNCF : Pepy veut s'en prendre aux salaires des cheminots12/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2415.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Pepy veut s'en prendre aux salaires des cheminots

Non content de n'accorder que des augmentations de salaire dérisoires, Guillaume Pepy veut dorénavant s'attaquer à la progression des salaires par le biais de l'avancement. « Quand l'inflation est proche de zéro, la dynamique de la masse salariale doit être revue », a-t-il déclaré.

Pour lancer son offensive, Pepy a divulgué un rapport interne prétendument explosif. D'après ce rapport, si les effectifs du groupe ont diminué de 14 % en dix ans, la masse salariale a augmenté dans le même temps de 1,289 milliard d'euros. Immédiatement, des journalistes complaisants se sont empressés de pointer la « dérive » du salaire des cheminots.

Il s'agit là d'une opération d'intoxication. D'après les chiffres mêmes publiés sur le site de la SNCF, pour l'année 2004 le total des charges de personnel était de 7,787 milliards d'euros, dont 5,311 milliards pour les salaires. En 2013, le total des charges de personnel a été de 9,153 milliards, dont 6,092 milliards pour les salaires. Les salaires ont donc augmenté de 781 millions d'euros et de 15 % par rapport à 2004. En dix ans, entre 2003 et 2013, les effectifs de la SNCF sont passés de 170 000 cheminots à 150 000. Mais si les effectifs de l'Exécution ont reculé de 27 000, passant de 105 000 à 78 000, les cadres, eux, sont 5 000 de plus. Le salaire d'un cadre étant bien supérieur, ceci explique que le salaire moyen a augmenté, mais certainement pas le salaire d'un aiguilleur, d'un ouvrier d'atelier ou d'un employé des guichets !

L'autre élément à prendre en compte est la réforme des retraites. Les cheminots partent de plus en plus tard en retraite, à cause du recul de l'âge légal de départ et en raison du faible montant de la pension de retraite. Évidemment, la SNCF rémunère davantage un cheminot en fin de carrière que le nouvel embauché censé le remplacer. Mais, au final, elle est gagnante sur toute la ligne, puisqu'elle économise sur les pensions de retraite.

Si quelque chose a explosé à la SNCF ces dernières années, ce n'est certainement pas le salaire des cheminots, mais celui de ses dirigeants. Ainsi Pepy gagne aujourd'hui le maximum du salaire d'un PDG d'entreprise publique, soit 450 000 euros par an. Les dix plus hautes rémunérations à la SNCF ont augmenté de 10,3 % en 2013.

Pour vraiment faire la lumière sur les comptes de la SNCF, il faudrait connaître le montant de tous les contrats, les milliards versés aux banquiers et autres parasites du rail, dont Pepy et son équipe ne sont que les serviteurs.

En tout cas, les cheminots n'ont rien à cacher. Ils n'ont pour la plupart que leur maigre salaire pour vivre, salaire qu'ils entendent bien défendre.

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