États-Unis, élections du 4 novembre : Les travailleurs n'ont rien perdu12/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2415.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis, élections du 4 novembre : Les travailleurs n'ont rien perdu

Après les élections du 4 novembre, dites de mi-mandat, qui se sont traduites par une déroute pour le Parti démocrate du président Obama, nous publions un article de nos camarades qui éditent le bimensuel trotskyste américain The Spark.

Ces élections ont surtout été marquées par l'abstention, avec seulement 36,4 % de participation. C'est le taux d'abstention le plus élevé depuis 1942. Parmi les travailleurs, qu'ils soient blancs, noirs ou hispaniques, l'abstention a été encore plus élevée. Les démocrates en ont payé le prix fort.

Dans le comté qui comprend Chicago, dans l'Illinois, la machine du Parti démocrate a mobilisé les électeurs pour aller voter, mais le gouverneur démocrate a perdu 80 000 voix par rapport à 2010, et le républicain Bruce Rauner l'a emporté. À Detroit, dans le Michigan, ville placée en faillite depuis un an et où les travailleurs sont attaqués par les deux partis, seuls 31 % des adultes ont voté, malgré une mobilisation de dernière minute dans une tentative avortée de battre le gouverneur républicain. Dans le Maryland, traditionnellement démocrate, la faiblesse de la participation des travailleurs et des Noirs de Baltimore s'est traduite par la victoire du candidat républicain au poste de gouverneur.

Cela signifie-t-il, comme les syndicats l'ont vite dit, que les travailleurs doivent redouter une nouvelle série d'attaques de la part des républicains ?

C'est certain. Et les républicains, qui contrôlent maintenant l'intégralité du Congrès (Sénat et Chambre des représentants) et une majorité des États, vont mener la charge. Mais si tant d'électeurs démocrates se sont abstenus, c'est qu'ils en avaient assez de ce que les démocrates faisaient quand ils étaient majoritaires.

Dans l'Illinois, où les démocrates contrôlaient les deux assemblées de l'État, ainsi que le poste de gouverneur, ils ont passé les trois derniers mois à s'en prendre aux retraites des travailleurs du secteur public. Ils ont versé des centaines de millions de dollars en subventions aux plus grandes entreprises, tout en maintenant des impôts élevés pour les travailleurs, et en augmentant les amendes et les contributions diverses. Ils ont parlé d'élever le salaire minimum (actuellement de 8,25 dollars de l'heure) mais ne l'ont pas fait, alors qu'ils contrôlaient totalement les institutions de l'État.

Le fait est que les deux partis, quand ils sont aux affaires, mènent la charge contre la classe ouvrière. Les travailleurs n'ont donc rien perdu dans ces élections. En ne votant pas, ils ont refusé de donner leur blanc-seing à l'un ou l'autre de leurs ennemis, les démocrates ou les républicains. Les travailleurs qui ont consciemment refusé de voter ont montré qu'aucun parti ne représente leurs intérêts de classe.

Les choses changeront pour les travailleurs quand ils se détourneront massivement de ces deux partis, quand la classe ouvrière commencera à jouer son rôle dans la société - et cela signifie construire son propre parti. Mais cela signifie aussi se battre en tant que classe, pour que les besoins de la population laborieuse soient satisfaits.

(d'après The Spark, 10 novembre 2014)

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