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Dans les entreprises
STMicroelectronics : Société vampire
La direction vient d'annoncer, dans le cadre d'un plan d'économies de 100 millions de dollars, la suppression de 450 emplois dans le monde. En France, cela devrait se traduire par 150 départs dits volontaires. Au vu du marché de l'emploi et des primes de départ peu alléchantes, cela risque de devenir pour certains un départ imposé. Les sites de recherche et développement (R&D) concernés sont ceux de Paris, Le Mans, Sophia Antipolis à Nice, Crolles et Grenoble dans l'Isère, dans le secteur d'activité (les « solutions de traitement embarquées ») où travaillent 2 800 salariés.
Depuis 2010, les dépenses consacrées à la R&D baissent régulièrement alors que dans ce domaine les besoins sont de plus en plus importants. L'entreprise a été petit à petit « saucissonnée » en entités séparées, de plus en plus étanches entre elles, en tirant par tous les moyens le maximum de profits de chacun de ces secteurs. Les responsables s'en débarrassent quand ils les estiment insuffisamment rentables. Par exemple, à la mi-2013, ils se sont débarrassés de la filiale STEricsson (secteur téléphone mobile). Les 8 000 salariés qui y travaillaient en ont fait les frais à travers des plans successifs, jusqu'à la fermeture. Quelques années avant, la division télévision avait subi le même sort.
Les salariés du secteur EPS craignent l'étiolement progressif de ce secteur comme cela l'a été pour STEricsson.
Pour les sites de R&D de Grenoble et pour l'usine de Crolles, dans sa banlieue, l'ensemble des subventions de 2002 à 2012 a coûté un milliard d'euros à l'État et aux collectivités locales. Le dernier programme de subventions concernant « Nano2017 » a pris le relais avec une somme de 1,1 milliard d'euros pour les mêmes contributeurs aidés de l'Europe. Les actionnaires s'engraissent sur le dos des salariés et au détriment des services publics. ST bénéficie d'aides du même type dans d'autres villes de France et aussi des aides des États italien, maltais, chinois, singapourien, indien, etc. où elle est implantée.
La CGT a appelé à une manifestation à Grenoble le 6 novembre pour, entre autres, demander à l'État, actionnaire à hauteur de 13,6 %, d'intervenir pour qu'il « impulse un changement radical de stratégie et du haut management ».
Comme si les travailleurs pouvaient faire confiance à l'État, dont la seule politique consiste à satisfaire les intérêts des actionnaires ! Ce qui est à l'ordre du jour est plutôt de préparer la nécessaire riposte pour imposer l'interdiction des licenciements et le contrôle des entreprises par les travailleurs eux-mêmes et la population.