Irak : Obama envoie de nouvelles troupes12/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2415.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Obama envoie de nouvelles troupes

Le président américain Barack Obama a autorisé, vendredi 7 novembre, le déploiement de 1 500 conseillers militaires supplémentaires en Irak, ce qui représente en gros un doublement des forces américaines présentes dans le pays.

La Maison-Blanche a insisté sur le fait que ces hommes étaient envoyés « dans un rôle non combattant, pour entraîner, conseiller et assister les forces de sécurité irakiennes, y compris les forces kurdes ». Mais en juin, alors que le gouvernement américain avait déjà décidé l'envoi de 300 conseillers militaires supplémentaires, le chef d'état-major des armées, le général Martin Dempsey, auditionné par une commission du Sénat, avait déclaré : « Si nous en arrivons au point où j'estime que nos conseillers doivent accompagner les troupes irakiennes dans leur offensive contre des cibles de l'État islamique, c'est ce que je recommanderais au président. »

Des contingents militaires sont donc de nouveau envoyés faire la guerre en Irak, trois ans à peine après que l'armée américaine a mis fin officiellement à sa présence dans ce pays. C'est l'instabilité créée par leur propre intervention qui amène aujourd'hui les représentants de l'impérialisme américain à se lancer à nouveau dans une escalade militaire.

Après avoir envahi l'Irak en 2003 et renversé Saddam Hussein, en promettant d'établir un régime démocratique, l'administration Bush s'était appuyée pour constituer le nouveau pouvoir sur des groupes tous plus réactionnaires les uns que les autres et sur des clans aux bases confessionnelles. En fait de « démocratie », à la dictature de Saddam Hussein a succédé celle des chefs de milices, religieuses pour la plupart. Pendant neuf ans, la population irakienne a dû en plus subir les bombardements et le ratissage des villes par l'armée américaine, qui s'est conduite, à l'égard des civils, avec le mépris et la violence d'une force d'occupation.

En décembre 2011, les troupes américaines ont fini par quitter un pays ravagé et ramené des années en arrière, sur le plan matériel et social. Malgré le soutien militaire américain, le régime irakien, miné par la corruption et les oppositions entre groupes rivaux, s'est révélé incapable de résister à l'offensive des milices du groupe l'État islamique (EI). Ni les combattants kurdes, que les dirigeants américains souhaitent intégrer à leur dispositif militaire, ni les frappes aériennes menées depuis plusieurs semaines ne semblent suffire à arrêter la progression des djihadistes de l'EI.

En défenseur des intérêts de l'impérialisme, Obama, élu en 2008 en promettant de faire la paix en Irak, engage les soldats américains dans une nouvelle guerre « contre le terrorisme ». C'est une guerre sans fin, sans cesse recommencée, qui ne fait qu'aggraver le chaos et les souffrances des populations.

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