La Redoute, Roubaix Wattrelos : Contre Pinault, le service minimum d'Aubry08/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2362.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Redoute, Roubaix Wattrelos : Contre Pinault, le service minimum d'Aubry

Pinault, actionnaire majoritaire du groupe Kering, a décidé de se débarrasser de La Redoute avant la fin de l'année. Pour cela, il est prêt à remettre 300 millions d'euros à un futur repreneur qui serait chargé de liquider l'entreprise. Dans l'immédiat, c'est un plan de suppression de près de 700 emplois qui a été annoncé.

Après la manifestation du mardi 22 octobre qui a rassemblé à Lille plus de 500 salariés, la maire de la ville Martine Aubry ne pouvait pas rester silencieuse. La voilà qui dénonce dans la presse « l'irresponsabilité » du groupe, exigeant d'être reçue par Pinault. Mais, derrière le verbe haut, elle reproche surtout aux propriétaires leur « empressement » à se débarrasser de La Redoute, autrement dit d'annoncer une catastrophe sociale pour la région juste avant les municipales.

Ce n'est pas, comme le prétend la maire de Lille, en allant quémander au milliardaire Pinault de prévenir plus tôt les élus que les salariés obtiendront des garanties pour leur avenir. Les déclarations d'Aubry ne peuvent pas faire oublier la complicité du gouvernement actuel, qui laisse le patronat tailler dans les effectifs alors que les profits des grandes entreprises explosent. Aucune loi du type de celle adoptée en juin dernier, et mal nommée « de sécurisation de l'emploi », n'empêchera les actionnaires de sacrifier les travailleurs pour augmenter encore leurs bénéfices.

Après avoir supprimé la moitié des emplois depuis 2008, les propriétaires actuels veulent fermer La Redoute. Ils sont pourtant riches à milliards. Le groupe Kering a fait 1,3 milliard de bénéfices l'an dernier et près de 600 millions d'euros au premier semestre 2013. Pinault, son actionnaire principal, a vu sa fortune personnelle augmenter de 4,7 milliards en 2012 : c'est largement de quoi assurer les dix ans de salaires que réclament les salariés dans leurs manifestations.

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