Hollande : Une faiblesse coupable... pour le grand capital08/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2362.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande : Une faiblesse coupable... pour le grand capital

On parle beaucoup aujourd'hui des reculs quotidiens du gouvernement. Même les organes de presse réputés les plus favorables à la gauche au pouvoir tancent Hollande pour sa « faiblesse », son « incapacité à trancher », son « manque d'autorité ».

À l'appui de leur thèse, les commentateurs citent entre autres l'annonce sur la taxation des plus-values de certains produits d'épargne, suivie de son retrait partiel ; la proposition d'une taxe sur les entreprises, immédiatement modifiée à la demande du patronat ; l'impôt à 75 % sur la partie des revenus dépassant le million d'euros, rapidement dégonflé ; la taxation sur les plus-values, retirée après la protestation patronale dite des « pigeons » ; et, dernier recul en date, la suspension de l'écotaxe.

Oui, Hollande recule souvent, en particulier quand les protestations viennent de la droite et des milieux patronaux. Mais il est faux de dire qu'il recule toujours.

Pour servir le grand capital, Hollande n'a pas manqué de courage ni fait preuve de faiblesse : les vingt milliards d'euros de crédit d'impôt, captés en fait par les grands groupes, ont été accordés sans délai ni contrôle. La remise en cause du code du travail a été votée sans coup férir au début de l'année, de même que la nouvelle attaque sur les retraites l'a été à l'automne. Et le 1er janvier 2014 l'impôt le plus injuste, la TVA, qui frappe en priorité les pauvres, augmentera à son tour, siphonnant encore un peu plus les salaires et les pensions pour remplir les coffres-forts.

Pendant ses dix-huit mois au pouvoir, alors que les plans de licenciements opérés par des entreprises riches à milliards se multiplient, Hollande n'a su offrir que sa compassion aux travailleurs désespérés et ses CRS aux travailleurs combatifs. Mais rien, jamais aucune mesure qui contraigne un tant soit peu les licencieurs, c'est-à-dire les capitalistes.

Hollande et son gouvernement ne sont pas faibles avec tout le monde. Ils sont impitoyables avec les travailleurs et les pauvres, mais sensibles aux protestations des patrons, et même d'autant plus sensibles que les patrons en question sont plus gros.

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