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Madagascar : Élection présidentielle sur fond de misère
Le premier tour de l'élection présidentielle a eu lieu jeudi 24 octobre à Madagascar. Trente-trois candidats étaient en compétition pour remplacer Andry Rajoelina, installé au pouvoir depuis qu'il a renversé le président Marc Ravalomanana, en 2009. Une grande majorité des candidats ont occupé de hautes fonctions dans l'armée ou la police, ont été parfois ministres dans les gouvernements qui se sont succédé, ou bien sont de riches hommes d'affaires. C'est dire qu'avec aucun d'entre eux la situation ne peut changer. Quel que soit l'élu, une politique en faveur des classes riches et des intérêts impérialistes sera maintenue.
Le dépouillement devrait prendre une quinzaine de jours. Mais d'ores et déjà les grandes puissances et les dirigeants malgaches vantent cette élection qui permettrait, selon eux, de mettre en place un régime démocratique, avec un président élu, ce qui n'est pas le cas de celui qui occupe le poste actuellement. Les pays occidentaux ont mis la main à la poche pour l'organisation du scrutin et ont dépêché sur place des dizaines d'observateurs. Avant que le dépouillement ne soit terminé, tous se sont accordés à dire que l'élection s'était déroulée de façon « libre, transparente et crédible ».
Mais si ces gens-là sont satisfaits, la population, elle, n'a aucune raison de l'être, car ces élections ne changeront évidemment rien à son sort. La plupart des Malgaches survivent dans une grande pauvreté : 92 % de la population doivent se débrouiller avec moins de deux dollars par jour. La moitié des enfants subissent des retards de croissance dus à une malnutrition chronique. Aucun des candidats en lice n'y changera quoi que ce soit.