Constructions mécaniques de Normandie : Surexploitation patronale et complaisance gouvernementale08/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2362.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Constructions mécaniques de Normandie : Surexploitation patronale et complaisance gouvernementale

En septembre, les médias nationaux montaient en épingle une nouvelle : l'entreprise CMN (Constructions mécaniques de Normandie) avait décroché un contrat de 200 millions d'euros pour construire trente navires pour le Mozambique, vedettes armées et chalutiers. Les journalistes vantaient l'action de Montebourg, et Hollande, avide de publicité, était venu à Cherbourg parler du développement de la région.

Un mois après, qu'en est-il de ce développement et des emplois créés ? Il apparaît que le gros du travail, vingt-deux bateaux sur les trente, sera réalisé en Europe de l'Est ou en sous-traitance. Par ailleurs, le PDG, Balmer, prétend qu'on ne peut trouver d'ouvriers qualifiés comme les soudeurs. Mais le directeur local de Pôle emploi dit avoir 90 dossiers de demandeurs d'emploi qualifiés et expérimentés à proposer : il n'a eu aucune demande de Balmer. En revanche, treize travailleurs roumains sont arrivés, rejoints par une quarantaine de travailleurs lituaniens, que le PDG dit avoir embauchés « pour des raison de coûts ».

Le journal Ouest-France, qui rapporte les faits, a rappelé la même semaine que les salariés étrangers sont censés être payés au même salaire. Si le patron dit les embaucher « pour des questions de coûts », c'est donc presque un aveu. Sans compter que, le chantier fini, il les renverra certainement sans vergogne.

Face à ce patron méprisant et sans scrupule, les salariés de CMN et leurs collègues nouvellement arrivés devront combattre ensemble, pour imposer des salaires égaux pour tous et des embauches : avec les aides multiples de l'État et les 200 millions du contrat, le patron a de quoi payer.

Partager