Renault Cléon (Seine-Maritime) : Pas d'accord avec l'accord08/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2362.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Cléon (Seine-Maritime) : Pas d'accord avec l'accord

Le PDG du groupe Renault, Carlos Ghosn, et les représentants de la CFDT, CFE-CGC et FO ont signé en mars dernier un accord intitulé « contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social de Renault en France ». À l'usine de Cléon, cet accord s'applique depuis le 1er novembre.

Cet accord a supprimé du jour au lendemain l'équivalent de 21 jours de congés de récupération. Il ne s'agissait pourtant pas d'un cadeau de la part de la direction de Renault, car ces jours de récupération étaient liés à une augmentation du temps de travail imposée en 1996 et en 1999, ainsi qu'à la loi sur les 35 heures de Martine Aubry.

Les différentes augmentations du temps de travail ainsi que le fait d'exclure le temps des repas des heures décomptées, ajoutés à la non-application des 35 heures, ont fait qu'en réalité les ouvriers de production en équipe 2x8 ont près de 43 heures par semaine de présence sur le site.

Le contrat était applicable à l'ensemble des sites Renault dès le 1er juillet dernier. Mais, à l'usine de Cléon, la direction a dû prendre patience, car le syndicat CGT, majoritaire, avait voté une expertise afin de gagner du temps. Le rapport de cette expertise est éloquent. Il met noir sur blanc ce que tous les travailleurs savaient déjà, à savoir la dégradation des conditions de vie et de travail entraînée par l'augmentation de l'exploitation.

Car, en plus de travailler gratuitement 21 jours de plus par an, le nouveau contrat impose le non-remplacement de près de 700 salariés qui partiront en préretraite ou en retraite d'ici 2016. En fait, il faut travailler plus pour supprimer 700 emplois ! Sans compter que le travail obligatoire des samedis ne sera pas payé en heures supplémentaires. Les récupérations se feront au bon vouloir des chefs de département. Enfin, le blocage des salaires est annoncé jusqu'en 2016.

Autant dire que cet accord et son application représentent un vrai recul pour tous les travailleurs de l'usine, qui savent qu'il leur faudra se battre pour défendre leur peau et, en particulier, pour refuser les samedis obligatoires.

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