Chantiers navals STX Saint-Nazaire, dénonciation des accords d'entreprise : Ce n'est pas gagné pour le patron08/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2362.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers navals STX Saint-Nazaire, dénonciation des accords d'entreprise : Ce n'est pas gagné pour le patron

Le patron des chantiers STX de Saint-Nazaire a annoncé, lors du dernier comité d'entreprise, son intention de dénoncer une grande partie des accords avec les syndicats. Cette dénonciation, dont la procédure légale peut durer jusqu'à quinze mois, vise à remettre en cause tout ce qui dans ces accords se trouve au-dessus de ce que prévoit le droit du travail.

Cette décision de la direction vient directement de son échec récent à imposer aux travailleurs des Chantiers son projet d'accord compétitivité. Ce projet visait à réduire de 5 à 10 % la masse salariale, en imposant vingt minutes de travail supplémentaires non payées par jour, une modulation accentuée et une baisse des primes notamment.

Au travers de la dénonciation des accords, c'est évidemment à cela que la direction veut aboutir, par un autre chemin. Mais, comme pour son projet d'accord compétitivité, rien n'indique que cela lui soit plus profitable. En effet les travailleurs sont restés fortement mobilisés ces derniers mois. Et les élections professionnelles qui ont eu lieu mi-octobre confirment à leur façon leur opposition aux projets patronaux.

Sur l'ensemble des salariés du chantier (2 100 personnes à l'effectif), 52 % des votes se sont portés sur les deux syndicats CGT et FO qui s'étaient déclarés ouvertement contre l'accord compétitivité, y compris en appelant à la mobilisation.

Parmi les ouvriers STX (920 salariés), les résultats sont particulièrement marqués, avec 85 % des votes pour les listes CGT et FO, dont 60 % pour la CGT. Dans un contexte où la direction a envoyé une lettre à chaque salarié en lui demandant de faire le bon choix lors de ces élections, le résultat est significatif.

Du coup, à l'occasion du dernier comité d'entreprise où devait être présenté le projet de dénonciation, c'est l'ensemble des syndicats (CGT, FO, CFDT et CFE-CGC) qui a appelé à un débrayage réunissant plus de 400 salariés, venus aussi bien des bureaux que de la production.

Dans les semaines à venir va débuter la construction d'un paquebot géant, avec le retour en atelier de plusieurs centaines de travailleurs jusque-là au chômage. Tout le monde se doute que les conditions de travail sur ce navire vont être déplorables, les employés des bureaux d'études travaillant sous tension depuis plusieurs mois sont là pour en témoigner. Les rumeurs de mise en vente du chantier par le principal actionnaire coréen ne sont pas là non plus pour rassurer les travailleurs.

Dans une telle ambiance, avec ses dénonciations d'accords, la direction pourrait bien marcher sur des braises, car beaucoup de travailleurs savent et ont vérifié que tout peut dépendre d'eux-mêmes et de leur détermination.

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